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Hommages / 22.07.2022

Big James Montgomery (1961-2022)

Habitué des scènes françaises tout au long des années 2000 et 2010, Big James Montgomery a réussi l’exploit d’offrir un rôle de premier plan au trombone dans son blues mâtiné de soul et de funk. Né le 4 novembre 1961 à Natchez, dans le Mississippi, il a un coup de cœur pour le trombone après avoir entendu le grand Fred Wesley au sein de l’orchestre de James Brown. Installé à Chicago pendant son enfance, il fait ses classes dès ses 19 ans au sein de l’orchestre de Little Milton, où il croise notamment la route de Rico McFarland. Il tourne ensuite quelque temps avec Albert King avant de rejoindre en 1988 les Chicago Playboys du chanteur Johnny Christian, dont le guitariste principal est Chico Banks. Il apparaît en particulier sur l’album “Ain’t Going To Worry About It” du groupe. 

Après le décès de Christian en 1993, James tourne avec Buddy Guy et Otis Rush et participe à des séances pour John Primer, Lee Shot Williams et L.V. Banks, avant de monter sa propre version des Chicago Playboys, avec en particulier le saxophoniste Charlie Kimble et le guitariste Mike Wheeler, qui se produit régulièrement à Chicago et publie en 1998 un premier album autoproduit dont le titre, “Funkin’ Blues”, est tout un programme, suivi en 2001 de “If It Wasn’t 4 Da Blues”.

Jazz à Vienne, 2005 © Brigitte Charvolin

C’est en 2002 que le public français le découvre, à l’occasion d’un passage au Jazz Club du Méridien, qui donne lieu à la publication sur Isabel d’un best of des deux disques précédents sous le titre “Blues Power”. L’accueil est enthousiaste (Soul Bag accorde 4 étoiles à la compilation) et Big James et son groupe deviennent des habitués des scènes françaises tout en enchaînant les albums autoproduits de qualité (“Now You Know”, “Thank God I Got The Blues”, qui décroche le Prix Blues de l’Académie du Jazz en 2008…). 

Régulièrement programmé au Méridien, il apparaît aussi dans les festivals et les clubs : Beautiful Swamp, Blues Station, Blues sur Seine… C’est son groupe qui est au cœur de la tournée 2011 du Chicago Blues Festival, avec Grana Louise et Vino Louden en invités. À la fin des années 2000, sa carrière prend un envol supplémentaire quand il signe avec Blind Pig Records, qui publie en particulier le très réussi “Right Here Right Now” en 2009, suivi d’un live en 2012, “The Big Payback”. C’est à cette période que Mike Wheeler décide de voler de ses propres ailes et de monter son propre ensemble en “empruntant” une bonne partie des Chicago Playboys. Big James monte une nouvelle version de son groupe dans la foulée, avec lequel il fait une dernière tournée française en 2017, qui passe notamment par le Méridien (live report ici), et publie un dernier disque en 2019, “A Dose Of The Blues”. 

Texte : Frédéric Adrian
Photo d’ouverture © Brigitte Charvolin

Chicago, 2014 © Brigitte Charvolin
2017 © Brigitte Charvolin
Paris, 2017 © Éric Garault