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Hommages / 05.07.2020

Willie Wright (1939-2020)

Découvert sur le tard, par le biais d’une réédition d’un de ses albums autoproduits, Willie Wright a mené la plus grande partie de sa carrière dans l’obscurité. Né dans le Mississippi mais installé à New York, William C. Gathright fait ses débuts au sein de groupes doo-wop avant de s’orienter, en tant qu’auteur-compositeur-interprète vers la scène folk, se produisant en particulier dans les clubs de Greenwich Village avant de s’installer à Boston. Bien qu’il ait été, selon ses propres souvenirs, courtisé par différentes maisons de disques, c’est pour son propre label, Hotel, qu’il publie en 1971 son premier album, “Lack Of Education” selon la pochette ou “Too Soon To Know” selon les étiquettes, composé pour moitié de ses compositions et pour moitié de reprises empruntées à George Harrison, James Taylor ou Sly Stone.

En dehors d’un 45-tour isolé en 1974, il faut attendre 1977 pour que paraisse un nouvel album, “Telling The Truth”, dont il est cette fois-ci auteur de l’ensemble du répertoire. Passés inaperçus à l’époque, ses enregistrements suscitent la curiosité des collectionneurs, et, à partir des années 1990, plusieurs compilations de raretés soul et funk font une place à sa version du Right on for the darkness de Curtis Mayfield parue à l’origine sur le single de 1974.

C’est cependant la réédition par Numero Group en 2011 du second album qui lui permettra de se faire découvrir d’un plus large public. Entre temps, Wright n’était pas resté inactif, se produisant régulièrement dans les environs de Providence, où il s’était installé, et publiant même un disque en public improvisé, “Brother Bill”. Bien que sa santé ne lui permette plus de jouer en public, il profite de sa découverte tardive pour publier en 2012 un dernier album, “This Is Not A Dream”. Il ne doit pas être confondu avec le chanteur folk du même nom qui a notamment enregistré pour Argo.

Texte : Frédéric Adrian
Photo © DR

Frédéric AdrianWillie Wright