Né le 20 août 1950 à Clarksdale dans le Mississippi, c’est à Chicago que grandit Willie Hayes. Passionné par la batterie dès l’enfance, il est encore adolescent quand il commence à se produire avec un groupe soul local, les Mandells, qui ont publié quelque single sur le label Moneytown, avant de rejoindre à son invitation le groupe de Magic Sam, un ami de son père, alors qu’il n’a que 16 ans. 

Surnommé “The Touch” par Luther Allison, Hayes fera parler son élégance – qui était aussi vestimentaire – en se produisant sur disque et sur scène avec Mighty Joe Young, Junior Wells, Koko Taylor, Buddy Guy, Jody Williams, Son Seals, Southside Movement (groupe soul funk auteur de 3 LP entre 1973 et 1975), Big Twist & the Mellow Fellows… C’est au côté de Mighty Joe Young (avec qui il enregistre à Toulouse l’album “Bluesy Josephine”) qu’il tourne pour la première fois en Europe, où il ne tarde pas à devenir un habitué des clubs et festivals.

Reprise sur l’album collectif “Blues Explosion”, son apparition à Montreux avec Koko Taylor en 1982 lui permet même de décrocher un Grammy. Dans les années 2000 et jusqu’à l’édition du cinquantenaire en 2019, il participe très régulièrement aux tournées du Chicago Blues Festival, bien souvent en binôme avec le bassiste Russel Jackson. Il se produit également à plusieurs reprises sur les scènes françaises avec Lurrie Bell dans les années 2010.

Discret en studio ces dernières années, il apparaît néanmoins sur quelques titres de l’album “Major League Blues” de Jose Ramirez. Il monte également son propre ensemble, le Willie Hayes Band, dans le courant des années 2010, avec lequel il se produit dans les clubs de Chicago. À partir des années 1980, il se lance également dans une carrière d’acteur qui lui permet d’apparaître à l’écran avec James Caan, Will Smith, Keanu Reeves et Tom Hanks. Living Blues lui a consacré un long portrait dans leur numéro d’octobre 2013.

Texte : Frédéric Adrian
Photo d’ouverture © Brigitte Charvolin