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Hommages / 11.12.2022

Ils nous quittent : J.J. Barnes, Quin Ivy, Geraldine Hunt, Joe Tarsia, Noel McCoy…

Hommages aux artistes et personnalités disparus récemment.

J.J. Barnes (1943-2022)

Originaire de Détroit, James Jay Barnes naît dans une famille dans laquelle la musique joue un rôle important : son père Leroy Barnes est membre des Detroiters, un groupe gospel qui enregistre à la fin des années 1940 et au début des années 1950 pour Specialty et son beau-père chante avec les Cumberland River Singers. J.J. ne tarde pas à suivre leurs traces : dès l’âge de 15 ans, il intègre un ensemble gospel très populaire localement, les Hurricane Travelers.

Mais c’est le R&B qui l’attire le plus. Par une invraisemblable coïncidence, le facteur qui dessert la maison Barnes est propriétaire de deux petits labels, Kable et Mickay. Séduit par ce qu’il entend, il signe J.J., mais aussi sa sœur Ortheia et le groupe de son beau-père ! C’est en 1960 que sort son premier single, My love came tumbling down / Won’t you let me know. Si Brown est crédité en tant que producteur, le disque est l’occasion d’une réunion de futures stars soul : les deux chansons sont signées par Don Davis, qui joue également de la guitare, la rythmique est assurée par les futurs Funk Brothers Benny Benjamin, Joe Hunter et James Jamerson et les chœurs par les Dell Fi’s, futures Martha Reeves & The Vandellas ! Le disque connaît un certain succès localement, et permet à Barnes de devenir un habitué des salles de la ville.

Il enchaîne ensuite avec plusieurs 45-tours pour le même label, avant de signer avec Ed Wingate, une figure majeure de la scène musicale de Détroit, propriétaire notamment du prestigieux club 20 Grand et de différents labels dont Golden World et Ric-Tic – qui finance une bonne partie de ses activités via son rôle dans le marché clandestin du jeu ! Il publie alors, entre 1965 et 1967, une série de 45-tours pour Ric-Tic puis pour Groovesville, qui appartient à Don Davis, mais est distribué par Golden World, un des labels de Wingate. Il décroche quelques succès encourageants pendant cette période, en particulier Real humdinger qui atteint la 18e place du classement R&B et Baby please come back home, qui monte jusqu’au 8e rang, les deux chansons apparaissant même dans le Hot 100 ! Auteur d’une bonne partie de son propre répertoire, il écrit également pour les autres, Chuck Jackson et Marva Whitney entre autres.

Hélas, sa trajectoire s’interrompt brutalement quand Wingate vend l’ensemble de son patrimoine musical à Berry Gordy, désireux d’éliminer la concurrence dans sa ville. Le contrat de Barnes fait partie de la transaction et il passe les mois suivants dans les studios Motown, à enregistrer régulièrement avec différents producteurs. Peut-être parce que son style est trop similaire à celui de Marvin Gaye, aucun de ses enregistrements n’est publié par le label (certains le seront ultérieurement) et ses principales contributions se limitent à des compositions pour des collègues comme Martha Reeves And The Vandellas, les Marvelettes et les Fantastic Four. Parvenu à se libérer de son contrat avec Motown, il retrouve Don Davis et enregistre plusieurs singles pour son label Revilot. Il l’accompagne brièvement chez Stax, le temps d’un single qui paraît sur Volt, puis enregistre pour Buddha et Perception, où il publie son premier album en 1973, “Born Again”, sans parvenir à relancer réellement sa carrière. 

C’est son ancien collègue de label Edwin Starr qui va l’aider à sortir de cette impasse : habitué de la scène britannique, il l’informe que ses 45-tours des années 1960 sont devenus des tubes majeurs pour une étrange secte, celle des amateurs de ce qui commence à s’appeler la northern soul. À partir de 1973, J.J. Barnes devient une figure incontournable des weekenders où se retrouvent les amateurs du genre, et il se produit très régulièrement dans les clubs et festivals britanniques. C’est en Angleterre également que se relance sa carrière discographique : il publie plusieurs singles ainsi qu’un album sur Contempo, le label lancé par John Abbey, qui réédite également ses faces historiques.

Malgré quelques tentatives discographiques dans son pays natal, c’est en Angleterre que se passe la plus grande partie de la suite de sa carrière et il enregistre régulièrement, jusqu’au début des années 1990, pour les labels spécialisés locaux comme Inferno et Motorcity, tandis que ses chansons sont régulièrement reprises sur des anthologies. S’il enregistre plus rarement par la suite, il continue à se produire sur scène en Angleterre et à Détroit, et avait donné ce qui était annoncé comme son dernier concert en octobre dernier, à l’occasion du festival Detroit-A-Go-Go dont il partageait à l’affiche avec d’autres vétérans comme Kim Weston, Carolyn Crawford, Pat Lewis et Spyder Turner.
Photo © DR

Quin Ivy (1937-2022)

S’il n’a jamais eu la reconnaissance publique d’un Rick Hall ou d’un Jim Stewart, Quin Ivy n’en a pas moins fait partie des grands architectes de la soul sudiste, en particulier par son association à l’un des disques fondateurs du genre, When a man loves a woman de Percy Sledge.

Né à Oxford dans le Massachusetts, Quin Ivy se lance rapidement dans une carrière de disc-jockey de radio, qui le voit travailler aussi bien à Memphis (WMPS) et Muscle Shoals (WLAY) qu’à Nashville (WKDA), avant d’ouvrir son propre magasin de disques à Sheffield dans l’Alabama. Après avoir cosigné quelques chansons avec Rick Hall – dont I’m qualified pour Jimmy Hugues –, il ouvre son propre studio, Norala Studios. C’est là qu’il découvre en 1965 un jeune chanteur qui travaille alors comme brancardier, Percy Sledge, et que celui-ci enregistre – dans des conditions qui restent aujourd’hui encore confuses – la chanson qui deviendra leur porte d’accès à l’industrie musicale : When a man loves a woman.

Alors que le 45-tours, publié sur Atlantic, s’envole vers les sommets des classements, Ivy devient le manager de Sledge, dont il produit, souvent en lien avec Marlin Greene, la plupart des enregistrements jusqu’à la fin des années 1970, dont des classiques comme My special prayer, Take time to know her, Out of left field, Warm and tender love… Il travaille également en tant que producteur pour Ben E. King, Ted Taylor et Z.Z. Hill et coproduit avec Greene le versant Memphis de l’album “De Londres À Memphis” d’Eddy Mitchell, gravé en toute logique à Muscle Shoals.

À la fin de la décennie, il lance ses propres labels, Quinvy et South Camp, pour lequel enregistrent entre autres Tony Borders, June Edwards, Don Varner et le merveilleux Bill Brandon, et ouvre un nouveau studio plus moderne, Quinvy Recording Studio, où enregistrent de nombreux artistes soul, notamment sous la houlette de Swamp Dogg, mais aussi rock comme Lynyrd Skynyrd et J.J. Cale. Il quitte l’industrie musicale à la fin des années 1970, devenant enseignant en comptabilité à l’université publique de Florence dans l’Alabama.

Si son œuvre est largement inséparable de son travail avec Percy Sledge, les productions de ses propres labels ont été compilées par Charly Records dans une série de 5 LP sortis à la fin des années 1980 dans une série intitulée “Rare Soul From The Quinvy/Broadway Sound Studio”, qui n’a hélas jamais été intégralement rééditée en CD.

Geraldine Hunt (1945-2022)

Née à Saint-Louis, mais élevée à Chicago – elle est en particulier la camarade de classe et la meilleure amie de Minnie Riperton –, Geraldine Hunt se lance sur la scène musicale de la ville alors qu’elle n’est qu’adolescente, et publie à partir de 1962 une série de singles pour différents labels locaux (Katron, USA Records, Bombay) et nationaux (ABC), sans grand succès.

Sa carrière s’accélère à partir de la décennie suivante, quand plusieurs de ses singles pour Calla et Roulette se font remarquer dans le classement R&B, mais décolle réellement à partir de son installation au Canada en 1975. Elle y publie son premier album, “Sweet Honesty”, sur une marque locale, puis décroche le plus grand tube de sa carrière avec le single Can’t fake the feeling, dont elle est la coautrice, qui monte jusqu’au sommet du classement disco de Billboard et devient même un beau succès en France.

Si Hunt continue à enregistrer régulièrement jusqu’au milieu des années 1980, et plus ponctuellement ensuite, elle ne retrouve plus ce niveau de réussite. Outre sa propre carrière, elle s’implique également dans la musique de ses enfants, le chanteur Freddie James et la chanteuse Rosalind Hunt, moitié du duo Chéri dont elle co-écrit et co-produit le tube Murphy’s law. Restée populaire auprès des amateurs de funk 80, elle se produisait régulièrement sur le circuit de la nostalgie, apparaissant en particulier lors de la Grande Nuit de la Funk de Lyon en 2010.

Joe Tarsia (19??-2022)

Il était, dans une certaine mesure, le son du Sound of Philadelphia. Joe Tarsia fait ses débuts d’ingénieur du son à la fin des années 1950 dans différents studios de Philadelphie avant de rejoindre, toujours dans la même fonction, l’équipe de Cameo Parkway, alors le principal label de la ville. Lorsque celui-ci connaît des déboires, Tarsia lance son propre studio, Sigma Sound, qui débute mi 1968 et connaît une croissance exponentielle, attirant les vedettes locales – les Delfonics, Barbara Mason, les Intruders, Billy Paul, les Stylistics… –, mais aussi des stars établies comme Wilson Pickett (l’album “In Philadelphia”) ou Dusty Springfield (“A Brand New Me”).

Quand Kenny Gamble et Leon Huff lancent, au début des années 1970, le label Philadelphia International Records, les studios Sigma Sound deviennent la base de leurs enregistrements, et leurs artistes – les O’Jays, Billy Paul, Harold Melvin & The Blue Notes, les Ebonys, les Three Degrees, MFSB, Teddy Pendergrass, Lou Rawls, Jerry Butler, Patti LaBelle… – y prennent leurs habitudes. Intéressés par la réussite des productions de Gamble & Huff, d’autres labels y envoient leurs protégés, de B.B. King aux Spinners, en passant par les Mighty Cloud of Joy, les Jacksons ou Sly & the Family Stone, mais aussi des artistes pop comme David Bowie ou Elton John…

En 1977, Tarsia ouvre une branche new-yorkaise de ses studios, qui attire des artistes aussi divers que Whitney Houston, Madonna, Billy Joel, Steely Dan, Ashford & Simpson et Paul Simon. Tarsia passe le relais à son fils dans les années 1990. Le studio new-yorkais ferme ses portes au début de la décennie et les locaux de Philadelphie sont vendus au début des années 2000. Il reste ensuite impliqué dans le monde de la musique, donnant des conférences et participant à des programmes éducatifs.

Noel McKoy (19??-2022)

Originaire de Londres, Noel McKoy se fait remarquer sur la scène soul locale dès le milieu des années 1980, en particulier avec le groupe familial McKoy, dont il est le chanteur principal, qui publie plusieurs singles à partir de 1989 et un album en 1993. Mais c’est en tant que chanteur du James Taylor Quartet qu’il atteint une certaine notoriété, apparaissant sur plusieurs disques de l’ensemble à partir de 1990.

Il chante également régulièrement pour le DJ et percussionniste Snowboy, et lance sa carrière personnelle à partir du milieu de la décennie, avec plusieurs singles et un album, “Please Take This Personal” en 1998. Sa notoriété peine cependant à dépasser le cercle des amateurs d’acid jazz et de soul. Habitué des clubs londoniens, il attend plus de vingt ans pour publier en 2009 un deuxième album personnel, “Brighter Day”, se contentant d’apparaître en invité de luxe sur différents projets (les Diplomats of Solid Sound, les Sound Stylistics, différentes anthologies produites par Ian Levine…).

Un troisième et dernier album apparaît en 2019, “People Make Change”, mais passe inaperçu. Annoncé en septembre au festival de jazz de la Villette pour le projet autour de Marvin Gaye, il avait dû annuler sa venue pour raison de santé…

George Davidson (19??-2022)

Originaire de Détroit, George Davidson découvre la batterie pendant qu’il est au collège et ne tarde pas à se faire remarquer dans les clubs et les studios de la ville, apparaissant sur les productions de Johnnie Mae Matthews (Bettye LaVette, Timmy Shaw…) ou des studios Fortune (Melvin Davis) ainsi que sur l’album “New King Of The Blues Harmonica” de Little Sonny. À la fin des années 1960, il intègre l’orchestre d’Aretha Franklin, avec qui il tourne en Europe (l’album “Aretha In Paris”), puis celui des Four Tops.

En 1970, il rejoint le Blues Band de Paul Butterfield, avec lequel il grave deux albums (“Live” et “Sometimes I Just Feel Like Smilin’”). Il se tourne ensuite, à partir du milieu des années 1970, vers le jazz, collaborant à différents projets du collectif Tribe et de ses principaux membres (Phil Ranelin, Wendell Harrison…). Outre une activité d’enseignement – Karriem Riggins fait partie de ses élèves –, il tourne avec Dorothy Donagan, Leon Thomas, Eddie Harris et les Michigan Jazz Masters et fait partie du “house band” du Baker’s Keyboard Lounge, un des plus anciens clubs de jazz américains. Il se produisait régulièrement à Détroit jusqu’à ce que des problèmes de santé lui interdisent de poursuivre ses activités.

Christine McVie (1943-2022)

Originaire du nord-ouest de l’Angleterre, Christine Anne Perfect croise nombre de musiciens de la scène blues et rock anglaise pendant ses études d’art à Birmingham, parmi lesquels Spencer Davis, Stan Webb et Andy Silvester, et se fait remarquer aussi bien par son chant que par son jeu de piano influencé par Sonny Thompson. En 1967, elle retrouve Webb et Silvester au sein de Chicken Shack avec qui elle enregistre deux albums et une poignée de singles. Enregistrée avec le groupe, sa version du I’d rather go blind d’Etta James donne à l’ensemble le plus grand tube de sa carrière.

Elle participe en 1968 aux séances de l’album “Mr. Wonderful” de Fleetwood Mac et rejoint le groupe, dont elle a épousé le bassiste John McVie, deux ans plus tard au moment du départ de Peter Green. Si elle publie encore en 1970 un album personnel orienté blues sous le nom de Christine Perfect, avec la participation de Chicken Shack et de plusieurs membres de Fleetwood Mac, elle se consacre ensuite principalement aux activités du groupe, dont la musique n’a plus grand-chose à voir avec les centres d’intérêt de Soul Bag. Elle avait fait sa dernière apparition sur scène en février 2020, à l’occasion du concert hommage à Peter Green monté par Mick Fleetwood.

Rudy Coleman (1933-2022)

Influencé par Memphis Slim, le pianiste Rudy Coleman, surnommé Silvercloud, se fait remarquer dans les clubs de Saint-Louis au milieu des années 1950, mais se retire au début de la décennie suivante. Il réapparaît en 1977 et devient une figure habituelle de la scène de la ville et des environs avec son propre ensemble, mais aussi aux côtés de Henry Townsend, Johnnie Johnson, Chuck Berry, Junior Walker, Bennie Smith ou Robert Jr. Lockwood. En semi-retraite depuis 2019, il continuait à se produire occasionnellement, mais ne semble pas avoir enregistré.

Roland Johnson (1948-2022)

Figure légendaire de la scène soul de Saint-Louis, Roland Johnson se produisait régulièrement dans les clubs de la ville, bien souvent avec le groupe Soul Endeavor, dans un registre évoquant Otis Redding. Il avait publié au moins trois albums, dont deux (“Imagine This” et “Set Your Mind Free” ont été chroniqués dans les pages de Soul Bag, et s’était produit à une occasion en France, en 2008 dans le cadre du festival Seven Nights To Blues. Un dernier single, une version de The dark end of the street, était paru fin octobre.

Danny Kalb (1942-2022)

Le chanteur et guitariste Danny Kalb fait ses débuts sur la scène folk de New York dans la première partie des années 1960, en particulier aux côtés de Dave Van Ronk et de Sam Charters. Au milieu de la décennie, il fonde le Blues Project, que rejoint rapidement Al Kooper et avec lequel il enregistre trois albums. Il quitte l’ensemble dès 1967 et publie un album en duo avec Stefan Grossman en 1968. Discret tout au long des décennies suivantes, même s’il participe ponctuellement à des reformations du Blues Project, il relance sa carrière dans le courant des années 2000 et publie plusieurs disques avec son propre trio. 

Anthony Ortega (1928-2022)

Originaire de Los Angeles, le saxophoniste Anthony Ortega commence à se faire remarquer localement dès la fin des années 1940 et rejoint l’ensemble de Lionel Hampton, avec lequel il tourne et enregistre régulièrement. S’il publie plusieurs disques sous son nom, il accompagne en studio et sur scène de nombreux musiciens, parmi lesquels Quincy Jones, Dinah Washington, Marvin Gaye…

Joyce Bryant (1927-2022)

Surnommée la “Black Marilyn Monroe”, Joyce Bryant se fait remarquer sur le circuit des clubs chics à partir de la fin des années 1940 et publie une série de singles et même un album à partir du début des années 1950, en particulier pour OKeh. Connue pour son image sulfureuse – plusieurs de ses disques sont censurés par les radios – et son look spectaculaire – cheveux argentés et robes très moulantes –, elle est une influence revendiquée par Etta James. Elle quitte cependant l’industrie musicale dès le milieu des années 1950 pour se consacrer à la religion et à des actions caritatives. Elle débute dans les années 1960 une deuxième carrière musicale dans le registre lyrique, travaillant notamment avec le New York City Opera, et se relance dans le jazz dans les années 1980. Elle travaille également comme professeure de chant, avec pour élèves, entre autres, Jennifer Holliday et Phyllis Hyman.

Irene Cara (1959-2022)

Originaire de New York, c’est en tant qu’actrice qu’Irene Cara fait ses débuts artistiques, sur les scènes de Broadway, à la télévision (Roots: The Next Generations) et au cinéma (Sparkle, dont la BO composée par Curtis Mayfield est interprétée par Aretha Franklin). La révélation vient au début des années 1980 avec le film Fame, dont elle interprète la chanson titre, puis Flashdance, dont elle coécrit et chante le morceau principal, Flashdance… what a feeling, qui monte jusqu’à la deuxième place du classement R&B (en plus du sommet du Hot 100). L’ensemble contribue à lancer sa carrière musicale qui, si elle ne retrouvera plus de tubes à la même hauteur, la voit collaborer avec George Duke et Stanley Turrentine. 

Topsy Chapman (19??-2022)

Découverte au début des années 1980 par sa participation à la comédie musicale One Mo Time, qui a tourné dans le monde entier, Topsy Chapman a été pendant plus de quatre décennies une des voix majeures de la scène de La Nouvelle-Orléans, aussi à l’aise dans le gospel que dans le jazz. Habituée des clubs de la ville – et au premier rang du Palm Court Jazz Cafe – et du Jazz Fest, elle tourne régulièrement en Europe, apparaissant notamment à deux reprises, en 2006 et en 2011, au MNOP de Périgueux. Elle a enregistré plusieurs albums sous son nom ainsi qu’en collaboration avec différents musiciens tels que Lars Edegran. Parmi ses derniers enregistrements figurent ses apparitions en 2019 sur l’album de Leyla McCalla “The Capitalist Blues”.

Charles “Chip” Eagle (1959-2022)

Pionnier des nouvelles technologies, Chip Eagle lance à la fin des années 1990 la newsletter thématique BluesWax puis le magazine Blues Revue. Il cofonde avec Richard Rosenblatt et Bob Margolin le label VizzTone, responsable notamment de disques de Bob Corritore, Billy Price, Bob Margolin, Mac Arnold, Big Bill Morganfield…

Janis Hunter Gaye (1956-2022)

Fille du chanteur Slim Gaillard, Janis Hunter rencontre Marvin Gaye alors qu’elle n’a que 17 ans et l’épouse quelques années plus tard, en 1977. Dès 1974, le chanteur lui dédie une chanson qui porte son prénom et qui apparaît sur l’album “Live!”, et elle est l’inspiratrice de “I Want You”, qui sort en 1976 et sur lequel elle chante. Elle prend également la responsabilité des tenues de scène de son mari. Après des années de relation compliquée, le couple divorce en 1981, sans pour autant cesser tout contact. Elle publie en 2017 l’ouvrage “After the Dance: My Life with Marvin Gaye”.

Textes : Frédéric Adrian

Frédéric AdrianGeraldine HuntJ.J. BarnesJoe TarsiaNoel McCoyQuin Ivy