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Hommages / 02.08.2020

Ils nous quittent : Eddie Gale, Faye Hale, Rod Bernard, Jamie Oldaker, John Lewis…

Hommages aux artistes et personnalités disparus récemment. 

Eddie Gale (1941-2020)
Vétéran de l’orchestre de Sun Ra, avec qui il travaille dès le début des années 1960, le trompettiste avait publié à la fin de la décennie deux remarquables albums Blue Note dans un registre free très marqué par les influences soul et funk, “Eddie Gale’s Ghetto Music” et “Black Rhythm Happening”. Il continuait à se produire ces dernières années dans différents contextes, y compris avec le groupe hip-hop The Coup. 
Photo © Nick Ruechel

Faye Hale (19??-2020)
Figure de la vie de Motown dès les débuts – elle rejoint le label en 1961, comme assistante de Loucye Wakefield, une des sœurs de Berry Gordy alors responsable des ventes, de la facturation et de la fabrication –, Faye Hale y fera toute sa carrière professionnelle, dans différentes fonctions administratives, participant notamment à l’ouverture en 1966 de la succursale de Los Angeles et finissant son parcours, dans les années 1980, en tant que vice-présidente en charge de la fabrication et du suivi des inventaires. Si son rôle se déroule pour l’essentiel en coulisses, elle a également cosigné quelques chansons pour Eddie Holland, Marvin Gaye et les Supremes et produit quelques faces pour Mable John, Amos Milburn et Stevie Wonder !

Rod Bernard (1940-2020)
Originaire d’Opelousas, en Louisiane, Rod Bernard était considéré comme une des figures majeures du swamp pop. Influencé aussi bien par la musique cajun que par le zydeco, par la country que par le rock ‘n’ roll, il enregistre copieusement tout au long des années 1960 pour différents labels louisianais (Jin, La Lousiane) et texans (Hall-Way, où il est accompagné par les frangins Johnny et Edgar Winter, Teardrop, Copyright), ainsi que pour Argo, Chess, Mercury et quelques autres. Moins prolifique dans les décennies suivantes, il grave notamment un album partagé avec Clifton Chenier, “Boogie In Black & White”, dont le répertoire repose essentiellement sur des classiques R&B. Il continue à se produire localement jusqu’au milieu des années 2010 tout en travaillant pour différentes stations de radios. Ace lui avait consacré une anthologie, “Swamp Rock’n’Roller”, toujours disponible.

Jamie Oldaker (1951-2020)
Originaire de Tulsa, dans l’Oklahoma, le batteur se fait remarquer au sein des Rogues Five, des vedettes de la scène locale, avant de rejoindre les groupes de Bob Seger puis de Leon Russell. Il contribue  à plusieurs albums enregistrés dans le studio de celui-ci, le Shelter Church Studio, accompagnant notamment le Gap Band et Freddie King (sur l’album “Burglar” en particulier), avant de rejoindre l’orchestre d’Eric Clapton à partir de 1974, qu’il accompagne sur disque et sur scène jusqu’à la fin de la décennie et qu’il retrouvera à plusieurs reprises dans les années 1980 et 1990 – il participe notamment aux légendaires “Blues Nights” du Royal Albert Hall de 1990 et 1991, lorsque Clapton est rejoint sur scène par Buddy Guy, Robert Cray, Albert Collins et quelques autres. S’il rejoint ensuite le groupe d’Ace Frehley, le guitariste de Kiss, il s’est également fait entendre, ces dernières années, avec les Nimmo Brothers et Carolyn Wonderland. Il avait publié en 2005 “Jamie Oldaker’s Mad Dogs & Okies”, un vrai-faux album solo où il invitait, entre autres, Taj Mahal, Tony Joe White, Bonnie Bramlett, JJ Cale, Willie Nelson et bien sûr Eric Clapton. 

John Lewis (1940-2020)
Figure marquante de la lutte pour les droits civiques, il fait partie des premiers Freedom Riders en 1961 avant de prendre en 1963 la présidence du Student Nonviolent Coordinating Committee et de co-organiser la Marche sur Washington de la même année – celle où Martin Luther King prononce son discours “I have a dream” – puis différents autres événements majeurs de la période, dont la marche de Selma à Montgomery. Il est élu au Congrès à partir de 1987 et publie différents ouvrages dont une autobiographie ainsi que plusieurs romans graphiques retraçant son parcours.

Rudy Palacios (19??-2020)
Considéré comme une légende de la musique tejanos, celle des populations hispaniques du Texas, le guitariste Rudy Palacios avait fait ses débuts à peine adolescent au sein de Sunny and The Sunliners, contribuant notamment aux classiques Put me in jail, Smile now, cry later et The one who’s hurting is you. Il se produit ensuite autour de San Antonio avec différents groupes locaux, avant de lancer une carrière solo dans un registre éloigné des centres d’intérêts de Soul Bag. Il s’était produit à plusieurs reprises ces dernières années (notamment au Ponderosa Stomp) au sein d’une San Antonio West Side Soul Revue.

Clarence Burke Sr. (19??-2020)
Avant qu’il soit attribué aux Jacksons, leurs voisins de Gary dans l’Indiana, c’est à la famille Burke de Chicago que revenait le titre de “First Family of Soul” grâce au succès des Five Stairsteps, le groupe composé de cinq des enfants de Betty et Clarence Burke, qui décroche une série de succès produits et parfois écrits par Curtis Mayfield à partir du milieu des années 1960. Membre des services de la police de Chicago, Clarence Sr. assure le management du groupe, qu’il accompagne occasionnellement sur scène en tant que bassiste et pour lequel il coécrit plusieurs titres dont Ain’t gonna rest (Till I get you) et Something’s missing

Khari Parker (19??-2020)
Découvert dans le courant des années 1990 au sein du groupe de scène des Destiny’s Child, le batteur a enregistré avec Raphael Saadiq, Terry Callier, Joss Stone, Nina Attal, Jeffrey Osborne, les Mighty Clouds of Joy, Van Morrison sur le projet “Muddy Waters 100”, ainsi qu’avec George Benson, qu’il accompagnait régulièrement en concert. 

Johnny Mandel (1925-2020)
Compositeur et arrangeur, Johnny Mandel s’est particulièrement illustré dans le jazz – avec et pour Count Basie, Frank Sinatra, Tony Bennett, Chet Baker et quelques autres – et les musiques pour le cinéma et la télévision. Côté soul, son répertoire – et notamment la chanson The shadow of your smile – a notamment été interprété par Esther Phillips, King Curtis, Barbara Lewis, Marvin Gaye, Quincy Jones, Stephanie Mills, George Benson, Lou Rawls, Jon Lucien, Stevie Wonder, Ray Charles… Il avait également arrangé six titres de l’album “Unforgettable With Love” de Natalie Cole.

Ron Regnas (19??-2020)
Membre pendant uneonne dizaine d’années des Hawks de Studebaker John à partir du milieu des années 1980, présent notamment sur les albums Double Trouble et Blind Pig du groupe, le bassiste continuait à se produire dans les environs de Chicago avec différents ensembles. 

Textes : Frédéric Adrian

Eddie GaleFaye HaleFrédéric AdrianJamie OldakerJohn LewisRod Bernard