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Hommages / 30.06.2019

Ils nous quittent : Chuck Barkdsale, Leola Jiles, Willie Ford…

Hommages aux artistes et personnalités disparus ces derniers mois. 

Chuck Barksdale (1935-2019)

Membre fondateur des Dells, il a participé à toutes les étapes de la carrière hors norme du groupe soul de Chicago depuis l’époque où il s’appelait les El-Rays, ne s’autorisant une infidélité qu’à l’occasion d’une pause dans la vie des Dells pour rejoindre les Moonglows d’Harvey Fuqua, où il croise notamment la route du Marvin Gaye. S’il n’a jamais mené de carrière personnelle, il lui est arrivé de rendre service en studio à quelques collègues, prêtant sa voix de basse exceptionnelle le temps d’un duo avec Dinah Washington ou de chœurs dans les studios Chess, derrière Rotary Connection ou Dale Hawkins en particulier. 

Photo : The Dells : Marvin Junior, Verne Allison, Chuck Barksdale, Michael McGill, Johnny Funches, 1956 © DR / Collection Gilles Pétard

Leola Jiles (1941-2019)

Originaire de Louisiane mais installée enfant à San Francisco, Leola Jiles y fait ses débuts sur disque en solo avant de rejoindre les Apollos, un groupe gospel plus habitué aux clubs pop qu’aux églises et qui enregistre également côté séculier sous le nom de Lovejoys. Au milieu des années 1960, le groupe, qui a perdu son seul membre masculin, se réinvente sous le nom des Apollas et publie une série de singles sur Loma puis Warner, puis, sous le nom de Love Salvation pour Bell, sans grand succès malgré la popularité scénique du groupe, notamment sur le circuit des bases militaires américaines à l’étranger. Elle tente une carrière solo au début des années 1970 mais un management incompétent – qui lui coûte une place dans les Supremes, où elle aurait remplacée Jean Terrell – et un accident de voiture viennent contrecarrer ses projets.

Elle ne renonce cependant pas à la musique, participant à des comédies musicales ainsi qu’à l’orchestre jazz de l’université de Berkeley, où elle a repris des études, et se produisant régulièrement dans les clubs et cabarets autour de San Francisco. Les enregistrements des Apollas, ainsi que quelques titres solos, ont été compilés par Ace en 2012 sous le titre “Absolutely Right! The Complete Tiger, Loma And Warner Bros Recordings”.

Willie Ford (1950-2019)

Né à La Grange, en Géorgie, c’est cependant à Détroit que Willie Ford passe sa jeunesse. Après différentes expériences de groupe, il rejoint en 1968 les Dramatics qui, après quelques singles sans impact, se préparent à rejoindre Stax. Malgré les changements de personnel et de labels au fil des années, la voix de basse de Ford est une constante du son du groupe qui enchaîne les tubes à partir de Whatcha see Is whatcha get et reste actif au fil des années, jusqu’à ce que des conflits internes aboutissent à la naissance de deux groupes concurrents, un mené par L.J. Reynolds et l’autre par Ford. 

J.R. Cobb (1944-2019)

Guitariste du groupe pop The Classic IV puis des rockers sudistes de l’Atlanta Rhythm Section, J.R. Cobb s’est surtout fait remarquer comme auteur-compositeur, avec des chansons devenues des classiques, comme les multi-reprises Spooky et Be young, be foolish, be happy. Parmi les artistes l’ayant interprété figurent notamment les Tams, King Curtis, Booker T & the MGs, les Meters, Billy Paul, Dee Clark, Joe Simon, Bettye LaVette, Percy Sledge, Martha Reeves, Bettye Swann, Dusty Springfield…

John Singleton (1968-2019)

Réalisateur, scénariste et producteur, John Singleton s’était fait remarquer dès son premier film, le mythique Boyz N the Hood, sorti en 1991, suivi deux ans plus tard, dans un registre social proche, de Poetic Justice puis de Fièvre à Columbus University. Il se tourne ensuite vers des projets de commandes plus ou moins satisfaisants, parmi lesquels la suite de Shaft, en 2000, et la réalisation d’épisodes de séries, tout en produisant des projets pour d’autres (Hustle and Flow et Black Snake Moan de Craig Brewer). Il avait également réalisé la vidéo de Remember the time de Michael Jackson.

Jean-Philippe Kaufmann (1952-2019)

Rares sont ceux qui n’ont pas eu l’occasion de croiser dans une salle de concert ou un festival la silhouette de Jean-Philippe Kaufmann, qui accompagnait régulièrement sur la route les artistes dont il gérait le booking jusqu’à ce que sa santé le contraigne à mettre un terme à son activité. Il avait également assuré la direction artistique du Cahors Blues Festival.

Lawrence Leathers (1981-2019)

Décédé dans des circonstances tragiques, le batteur Lawrence Leathers s’était fait remarquer au sein du trio qui accompagnait la chanteuse Cécile McLorin Salvant, avec qui il avait enregistré deux albums.

Enois Scroggins (19??-2019)

Originaire de Muskogee, dans l’Oklahoma, le chanteur avait collaboré très régulièrement avec les activistes de la scène funk 80 en France, publiant notamment plusieurs albums pour les labels Funkysize et  Diggy Down Recordz.

Textes : Frédéric Adrian

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