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Hommages / 12.10.2018

[review] Lindsay Beaver

Premier album pour Alligator, disponible aujourd’hui. 

LINDSAY BEAVER
TOUGH AS LOVE
Alligator ALCD 4986 / Socadisc
«««««(le Pied) Rock ‘n’ roll
Chez Alligator, vous êtes plongés dans l’ambiance dès la couverture et les premières notes. Ici, elle vous toise grave et vous agrippe, baguettes à la main, sur une rafale dominatrice de batterie à la Little Richard dans Keep a knockin’, pour vous déclarer que soit vous êtes diabolique (You’re evil) soit qu’elle est dangereuse (Dangerous), façon Johnny “Guitar” Watson. C’est parti ! En trio de choc et avec des invités, elle va bastonner, castagner du rock ‘n’ roll ‘50s branché noir, avec une attitude d’indépendance du genre “on ne me la fait pas”, traduite aussi par des vocaux sensuels de shouter« Genuine House Rockin’ Music », proclame toujours le label de Chicago : c’est gagné ! Alors que ses deux CD précédents (2014 et 2015), aux couvertures hideuses, la proposait déjà en chanteuse-batteuse au sein des 24th Street Wailers, le musicien-producteur texan Billy Horton colorait son rhythm ‘n’ blues d’une palette plus soft. Au contraire et encore à Austin, Bruce Iglauer lui a laissé exercer toute la dynamique de son cœur de métier. D’autant plus que Brad Stivers, son nouveau guitariste et étoile montante de la ville, s’inspire à la fois de la parcimonie swingante de Jimmy Vaughan et du mordant de Nick Curran. Enfin, la production punch 100 % Lindsay Beaver vous sert un cocktail bien mixé de genres “vieille école”, d’invités locaux – les guitaristes Reo Casey et Eve Monsees, le pianiste Matt Farrell – et d’artistes renommés : Laura Chavez (guitare), Marcia Ball (piano), Sax Gordon et Dennis Gruenling (hca). Une chanteuse qui vous déclare que son idole vocale est Little Willie John, ça s’écoute ! Bruce Iglauer, lui, annonce « un enfant de l’amour entre Amy Winehouse et Little Richard »Go on, tiger!
André Hobus