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Interviews / 22.01.2021

Bay-Car Blues, un festival prêt à repartir

En juillet dernier, le Bay-Car Blues Festival a dû modifier une programmation incorporant une brochette de musiciens américains. Une nouvelle affiche, toujours attrayante, est élaborée mais, à la fin octobre, on apprend que les dates phare du Bay-Car, des 6 et 7 novembre, sont annulées pour cause de couvre-feu. Entretien avec Patrice Vermeersch, président du festival.

Comment avez-vous vécu ces péripéties et comment vous êtes-vous organisé vis-à-vis des musiciens et des divers prestataires ?

Nous avons vécu ces derniers mois une situation tout à fait inédite. Nous avons en effet organisé deux festivals cette année, et aucun n’a vu le jour (ou la nuit… !). Double travail pour l’équipe de bénévoles, double programmation à négocier pour notre duo de programmateurs Pascal et Marc. Mais aussi une remise en cause totale des plans de salle, une nouvelle opération de communication, une nouvelle brochure 32 pages à maquetter, des affiches à réaliser et imprimer, réunions “spécial Covid” afin de sécuriser à 100 % les concerts, modification des commandes backline, préparation des captations multi-caméras, modification du fonctionnement du catering, des transports, des hébergements… Bref, en 2020 l’équipe aura organisé deux festivals… en vain.

Tout avait pourtant bien commencé début octobre avec les traditionnelles master-classes remarquablement accueillies par nos partenaires des lycées et académie de musique avec les prestations remarquées (et masquées) de Matthieu Boré et son Roots Combo [voir ce reportage TV à 6’00]. Un premier concert Off dans la foulée sur la digue de Dunkerque dans la foulée, premier d’une série en attendant les deux grandes soirées au Palais du Littoral de Grande Synthe et… tout s’arrête ! Maigre consolation : le festival aura malgré tout démarré… 

L’équipe du Bay-Car aura été au bout de son rêve contre vents et marées, et les marées, on connait à Dunkerque ! Mais là, c’est un tsunami qui s’est abattu sur le festival…

Des sommes ont sans doute été engagées et ne pourront être récupérées. Pourrez-vous les supporter financièrement et comment réagissent vos partenaires/sponsors ?

Le plus frustrant, ça n’est pas tant les engagements financiers que nous avons réussi à limiter, que le travail énorme – réalisé comme chaque année par une équipe 100 % bénévole – avec au bout du compte ce report pour raisons sanitaires. Nous disons bien “report”, car nous restons prêts à tout relancer au printemps, ne serait-ce que pour réaffirmer notre volonté de contribuer au retour des artistes, techniciens et intermittents sur scène ! Nos financeurs et principalement les villes de Grande-Synthe et St-Pol-sur-Mer, la Région Hauts-de-France et tous nos partenaires privés nous ont assurés de leur indéfectible soutien. C’est essentiel, dans ce genre de situation, de sentir une totale adhésion de nos partenaires. Une réelle adhésion bien au-delà de l’aspect financier : ils sont devenus au fil des années des amis du Bay-Car. 

La très bonne santé financière du Bay-Car nous a bien aidés à supporter cette épreuve. Car un bon festival est avant tout un événement qui se renouvelle et se développe, et cela grâce à une équipe bénévole certes, mais extrêmement professionnelle et rigoureuse. Dix ans après la résurrection de ce festival avec une nouvelle équipe, notre devise est : “servir le blues” et non “se servir du blues”… 

“L’équipe est prête, et en fait le Bay Car 2020 est en kit ! Il ne demande qu’à être remonté au printemps 2021 !”

Patrice Vermeersch

Comment envisagez-vous l’avenir ?

Avec un optimisme à toute épreuve ! Comme je l’ai dit précédemment, l’édition 2020 est reportée et non annulée. L’équipe est prête, et en fait le Bay Car 2020 est en kit ! Il ne demande qu’à être remonté au printemps 2021 ! Plus globalement, nous poursuivons notre évolution car d’autres partenaires pourraient nous rejoindre. Qui n’avance pas recule dit le proverbe. Alors…

Évolution et multiplication des master-class dans de nouveaux collèges et lycées, conférences, nouveaux lieux de concerts off dans la région, expos… tout cela ne sera mis en place qu’avec l’arrivée de nouveaux partenaires, et nous y travaillons !

Parmi les nombreux festivals de blues le Bar-Car jouit d’une réputation particulière. Qu’est-ce qui, d’après vous, le distingue des autres ?

Plusieurs choses, mais des choses simples. Je mettrais en avant le mot “confort”. Confort pour le public à qui nous réservons un accueil de qualité en limitant volontairement la capacité d’une salle qui peut accueillir plus de 1 200 spectateurs. Le parti pris est de transformer cet espace en un cabaret-blues géant, avec une jauge que nous limitons à 700 places. Petites tables, bougies, service en salle, petite restauration… Ce qui ne nuit pas à une ambiance chaleureuse, bien au contraire.

Confort d’écoute aussi car nous mettons les budgets nécessaires pour obtenir un son au top ! Nous investissons énormément dans la mise en place du matériel nécessaire, quitte à y mettre le prix. Et nous nous entourons des meilleurs techniciens !  

Confort également pour les artistes avec une équipe, un catering répondant à toutes les attentes, mais aussi des accompagnateurs et chauffeurs totalement à leur service. Cette volonté d’accueillir, de chouchouter notre public, nos artistes et accompagnateurs constitue la marque de fabrique du Bay-Car. Et puis n’oubliez pas… ici vous êtes dans le Noooord ! L’accueil est dans notre ADN, non ?

Propos recueillis par Jacques Périn.
Photo d’ouverture : Jamiah Rogers © J-M Rock’n’Blues

baycarbluesfestival.fr

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