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Live reports / 03.10.2018

The Roach

Avec le recul, toujours cette incompréhension. Mais comment la boule à facettes accrochée au plafond a-t-elle pu s'empêcher de tourner ? Statique, immobile pendant plus d'une heure alors que face à elle, The Roach a remué, secoué la salle du Connexion Live pour sa soirée de rentrée. À domicile, sous la chaleur des projecteurs, le groupe toulousain a tenu l'affiche, la lumière, et livré une prestation très solide. Beaucoup plus aboutie en tout cas que celle entrevue il y a un an lors de Jazz à Sète, en première partie de Trombone Shorty. Une maîtrise évidente qui doit d'abord à la présence scénique quasi-mystique de la chanteuse Gaëlle Blanchard. Voix d'or, et veste-capuche teintée du même métal ce soir-là.

 

 

 

 

Une excellente prestation qui doit aussi et surtout à l'avènement tout récent d'un premier album, “Maze”, chroniqué dans notre dernier numéro et joué ici dans sa quasi-intégralité. Prêche électro-trap en ouverture (Equality), groove minéral puisé dans les entrailles de la Terre (Nature's grace) et riff façon Parliament sur le très funk-rock Run to what??? : The Roach, c'est du son et du sens. Voilà tout. La panoplie est aussi large qu'exigeante, inscrite dans son temps avec des sonorités brutes et des lyrics percutantes.

 

 

 

 

 

Les compositions ? Plutôt feutrées, belle atmosphère, loin d'un bourdonnement festif qui pourrait tomber dans la facilité. Un écueil qu'évitent d'ailleurs avec aisance les deux morceaux les plus remuants de la setlist, I saw etThe maze, dans des versions un rien plus sauvages que celles gravées sur disque. Qui lui, continue de tourner au passage.

Mathieu Bellisario
Photos © Frédéric David

 

 

Line-up : Gaëlle Blanchard (chant), Victor Gonin (guitare, clavier), Philippe Burneau (basse, synth bass), Léonard Bossavy (batterie), Samir Laroche (claviers), Agyei Osei (chœurs), Cyprien Zéni (chœurs).