5 avril 2024.

Celles et ceux qui étaient présents au concert de Majid Jordan en février dernier au Bataclan avaient déjà pu brièvement la voir sur scène aux côtés du duo canadien pour interpréter entre autres leur collaboration Waiting for you, et quelques chansons de son répertoire en guise de présentation à un plus large public. Moins de deux mois plus tard, la chanteuse néerlandaise Naomi Sharon faisait son retour à Paris, cette fois sous son nom, une première pour elle en France, pour présenter son premier album “Obsidian” sorti en octobre dernier.

C’est tout d’abord la chanteuse néerlandaise aux origines françaises Ju-lia qui ouvre la soirée avec des morceaux issus de son premier EP sorti l’année dernière “Road To Remedy”, écrit à Paris avec un producteur français (Arthur Caget, présent dans la salle) et inspirés de relations vécues et pour la plupart tumultueuses, à l’image de Karma et Driving. Son titre Addicted et sa reprise de Weak de SWV apportent un peu de légèreté et le public, dans lequel on retrouve des membres de sa famille venus la soutenir, est visiblement ravi de découvrir cette artiste à la voix douce et fraîche.

Au tour de Naomi Sharon de monter sur scène, accompagnée de Chrissy (guitares, claviers, DJ). Dès les premières notes de Definition of love, la première femme signée sur le label OVO transporte ses fans – le concert est sold-out – dans son univers où le thème de l’amour est omniprésent. La jeune femme se livre en révélant avoir traversé de dures épreuves dans sa vie et s’en être sortie grâce notamment à la musique et à l’amour de ses proches.

Le concert est un mélange de morceaux uptempo et entraînants comme Time and trust, Push it et Holding in place, et de ballades qui mettent en avant sa voix romantique et des paroles puissantes comme Nothing sweeter, une magnifique version acoustique de Celestial, et une de ses chansons les plus connues, Hills (qui évoque une relation toxique). À la fin de la chanson, Naomi conseille d’ailleurs aux proches des victimes d’être présents pour eux, et pour les victimes elles-mêmes de quitter leur partenaire le plus vite possible.

Après 50 minutes de show intimiste, Naomi termine son premier concert parisien avec la cover d’une de ses chansons préférées que l’on reconnaît dès les premières notes de guitare, Shape of my heart de Sting.

La parfaite conclusion d’une belle soirée qui a ramené un brin de fraîcheur dans la musique actuelle, et aussi dans la salle après la chaleur moite de la journée. 

Texte et photos : Emma Ragot
Photos © Frédéric Ragot