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Chroniques / 27.10.2021

Sam Wills, Breathe

Une épaisse basse qui se retient de bondir, cernée par le brossage fluide d’une guitare jazz et le peps d’une caisse claire giflée. Le nouveau Tom Misch ? Non, c’est Talk in the morning, pépite qui remonte à fin 2019 et logiquement présente au menu de ce premier album de Sam Wills. Un autre jeune talent britannique plein de promesses, clavier et chanteur adepte d’une ligne claire tracée tout en douceur au creux de l’oreille, le falsetto en tremplin. Un sculpteur de chansons et de groove qui laisse clairement transparaître ses influences phares nommées Jeff Buckley, D’Angelo et J Dilla. 

Son approche organique jouée souple et serrée fait le pont entre jazz et dancefloor et produit une succession de pièces joliment construites autour d’un groove protéiforme ciselé pour donner des ailes. On se délecte du virage house tranquille de Curious, du refrain divin de Overthinking of you, de ce charley qui tache sur Undercover, de ces instants suspendus sur Turn back. Quelques titres en fin d’album paraissent moins aboutis, mais Sam Wills a amplement démontré que la riche effervescence soul jazz britannique passe aussi par sa sensibilité. 

Nicolas Teurnier

Note : ★★★★
Label : Nxtgen / eOne Music UK
Sortie : 4 juin 2021