Blues Roots Festival Meyreuil 2024
02.10.2024
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30 mars 2019.
Que faut-il retenir du concert de Raul Midón, tête d’affiche du festival de guitare d’Aucamville et du nord toulousain ? Que le chanteur américain n’a pas démérité : fidèle à sa formation resserrée, et toujours aussi aventureux dans son approche musicale et scénique. Capable de plaquer des accords main gauche sur une six cordes acoustique, tout en caressant main droite la peau de deux bongos lui faisant face. Atypique.
Durant 1h40 et un rappel, le solide mélodiste aura largement mis à l’honneur son album “Bad Ass And Blind”, nommé aux Grammy Awards en 2018 comme l’intéressé se plait à le rappeler, tout en revisitant “State of Mind”, son disque le plus populaire, avec notamment une version étirée de Sunshine : 8 minutes lumineuses, introduites et conclues par un solo de trompette imitée à la perfection par la voix d’un Midón appliqué. Sans pour autant se donner la peine d’aller chercher son public, plutôt timide, et assez clairsemé entre la fosse et les gradins du Bascala de Bruguières. D’où cette impression tenace d’avoir été le témoin un rien passif d’une performance sérieuse, mais loin de rivaliser avec celles entrevues par le passé, notamment à la salle Nougaro de Toulouse il y a deux ans (soulbag.fr/raul-midon/). Peut-être la faute à cet interlude jazz un rien poussif ? All that I am et Wings of mind ont semblé bien à la traine et hors du temps, à l’image du batteur Goetz Kujack, sideman allemand pourtant réputé, qui n’a jamais su emballer la machine, en plus d’être souvent rappelé à l’ordre par le groove, notamment sur le bondissant Pedal to the metal. Avec une section rythmique en retrait, malgré les efforts slapés du (contre)bassiste Romeir Mendez, difficile de tutoyer les sommets. Un trio sans brio ce soir-là. Reste le maestro.
Texte : Mathieu Bellisario
Photos © Frédéric David
Formation : Raul Midón (chant, guitare, bongos), Romeir Mendez (basse), Goetz Kujack (batterie).