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Chroniques / 13.04.2019

Eli “Paperboy” Reed, 99 Cent Dreams

Après avoir fêté en fanfare les dix ans de son premier disque réellement distribué, Eli “Paperboy” Reed revient ici aux choses sérieuses. Si, au fil des enregistrements, Reed a fait évoluer avec plus ou moins de bonheur son approche musicale, c’est sa capacité à insuffler sa propre énergie dans le cadre d’une soul classique revivifiée qui a permis ses plus grandes réussites.

Après la parenthèse gospel très réussie de “My Way Home”, c’est donc dans ce registre qu’il se présente à nouveau avec ces douze compositions originales gravées dans un studio de Memphis. Pas question cependant de se livrer pour l’occasion à un pastiche Stax : de façon étonnante, ce sont même plutôt les influences Motown qui dominent tout au long du programme – News you can use, en ouverture, semble sorti de la plume de Smokey Robinson –, aux côtés des habituels clins d’œil doo-wop (la chanson-titre) et à la pop soul décontractée à la Sam Cooke (Said she would) et d’une très belle ballade gospélisante (In the end).

L’ensemble n’est cependant pas un exercice nostalgique, et c’est une vitalité toute contemporaine et un refus des clichés muséaux qui traversent tout l’album : si les vénérables Masqueraders illuminent de leurs harmonies vocales quelques titres, c’est le légendaire pionnier du hip-hop Big Daddy Kane qui vient bousculer l’orthodoxie Motown sur l’accrocheur Bank robber. Dansant, ludique et enthousiaste, ce nouvel album est à l’image de son créateur et vient compléter une discographie à la qualité quasiment constante.

Frédéric Adrian 

Note : ★★★★
Label : Yep Roc
Sortie : 12 avril 2019

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