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Chroniques / 28.05.2019

Andreya Triana, Life in Colour

Depuis ses débuts il y a quinze ans, souvent sur des projets portés par les très branchés Ninja Tune et Tru Thoughts, Andreya Triana n’a pas encombré les bacs des disquaires, avec, avant ce nouveau disque, seulement deux albums à son nom, “Lost Where I Belong” en 2010 et “Giants” en 2015. Après deux albums pilotés chacun par un producteur unique (Bonobo pour le premier, Matt Hales pour la quasi-totalité du second), elle a cette fois confié son destin à plusieurs intervenants venus d’univers différents, parmi lesquels le Français Dimitri Tikovoï – dont les collaborations s’étendent de Lio à Marianne Faithfull en passant par Placebo et John Cale – se taille la part principale, avec six titres sur les douze de l’album, quatre producteurs se partageant le reste.

Le résultat est un disque patchwork, passant de la soul arrangée (le très réussi Broke) à la country acoustique (I’m already home) avec des détours par la pop (le très accrocheur Freedom, qui évoque l’ambiance du Happy de Pharrell Williams), la ballade dépouillée (How deep my love goes) ou les sonorités indiennes (Give you my heart)… Le chant de Triana fait office de fil rouge mais peine à éviter l’effet catalogue, qui donne par moments l’impression d’une compilation de singles sans grands liens entre eux. Reste que Triana est une excellente chanteuse, à la voix riche et expressive, à l’aise dans tous les contextes et qui a ici l’occasion de démontrer qu’elle n’est pas nécessairement cantonnée à l’électronica ou au trip-hop de ses débuts. Espérons que cet album en forme de carte de visite lui ouvre les portes d’un projet plus personnel.

Frédéric Adrian

Note : ★★★1/2
Label : Hi-Tea
Sortie : 24 mai 2019

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