22 février 2023.

Le Stéréolux est bien rempli à l’occasion de la tournée des Nuits de l’Alligator, dont la double affiche est alléchante avec Vicious Steel et les North Mississippi All Stars.

Les premiers nommés apparaissent sur scène en trio avec Cyril Durand aux guitares et au chant, Richard Puaud à la basse et Antoine Delavaud à la batterie. On connaissait Vicious Steel en duo, en sextet, on les connaîtra désormais aussi à trois et ce sera une raison supplémentaire de continuer à aimer l’univers de Cyril Maguy.

Leader engagé, compositeur inspiré, guitariste privilégiant le riff bien senti à la démonstration virtuose, chanteur accrocheur, communiquant humble et habile, il est bien soutenu par ses deux compères, Antoine alliant décontraction et précision derrière ses fûts, et Richard apportant un dynamisme énervé en agréable connexion avec la musique. L’apparition de la steel guitar sur capot de tracteur, phares allumés, reste un grand moment, même pour ceux qui l’ont déjà vu. L’ensemble est monté sur roulettes avec raccordement sans fil à la sono, ce qui permet à Cyril de traverser la scène dans tous les sens tout en jouant et chantant, effet garanti.

La salle est bien chaude après ça et les frères Dickinson ont le bon goût d’apparaître à leur tour sans tarder. La partie “All Stars” de leur nom n’aura pas tellement de sens ce soir puisque Luther et Cody sont tous seuls. Ils commencent par quelques standards repris à la mode Hill Country blues, Sitting on top of the world, Going down south, Rollin’ and tumblin’, avec Luther au chant et à la guitare, avant que Cody ne prenne lui aussi le micro, un échange qui se renouvellera tout au long de leur set.

Les reprises s’enchaînent (Junior Kimbrough, Shardé Thomas…), entremêlées de compositions. Chaque morceau fait l’objet de longs solos de guitare ou de batterie, parfois les deux, ce qui finit par générer une certaine monotonie, le format en duo limitant de fait les variations possibles. Les fans n’en ont cure, mais les autres peuvent s’interroger. En fin de concert, les deux frères échangent leurs instruments et la continuité dans le ton et le son est étonnante.

Merci aux organisateurs pour nous avoir permis de voir ces artistes qui ne passent pas souvent par Nantes.

Texte et photos : Christophe Mourot