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Live reports / 09.11.2018

The James Hunter Six

James Hunter n’est pas du genre à traîner en introduction, l’énergie est déjà tellement engageante que le public s’amasse très rapidement devant la scène à peine le concert entamé. 

Dès que l’on commence à se balancer sur Chicken switchet son orgue swing, on peut vérifier en direct que le groupe de James Hunter (pourtant remis à neuf récemment) est bien rodé et que le leader n’est pas seulement un chanteur de haute tenue mais aussi un guitariste de blues percutant. L’audience déjà sous le charme, il s’agit maintenant de l’emmener un peu plus loin : Baby hold on s’en charge et fait monter la température d’un cran avec en prime un formidable question-réponse entre saxophone et guitare. Mais la setlist du James Hunter Six carbure au contraste, et la formation ne perd pas de son aplomb quand elle enchaîne avec un tempo plus lent, une ballade chaloupée sur laquelle le chanteur démontre ses talents de crooner soul sans jamais tomber dans la caricature, ajoutant à ça quelques riffs de guitare twangy inspirés. 

 

 

 

Un instrumental plus tard, tous les membres du groupe ont pu démontrer leur brio, du solo de sax soulful qui rappelle Junior Walker, aux attaques groovy de l’organiste, en passant par le jeu in the pocket du batteur. C’est maintenant le moment où James et sa bande piochent dans le patrimoine, sans jamais perde en vigueur, avec cette reprise musclée de Baby don’t do it des 5 Royales. Solo de guitare hérissé et un leader qui place quelques pas de danse à la Chuck Berry, impossible de ne pas tomber sous le charme !

 

 

 

On alterne ensuite entre ballades bleutées et titres up-tempo qui poussent le public à la danse. Un public que James Hunter n’hésite pas à divertir aussi à travers quelques gimmicks pendant ses solos de plein de mordant. Comme souvent chez les soulmen de chez Daptone, la formule est vintage mais authentique, le chant raffiné et l’intensité des cuivres font fureur entre rhythm and blues et early rock ‘n’ roll. Pas de trêve, on aurait presque oublié l’efficacité du tubesque Minute by minute mais sa rythmique nous percute, d’autant plus que la sonorisation du Café de la danse est superbe ! Plaisir partagé : le groupe s’offre une cover de Larry Williams pour un rock ‘n’ roll qui fait danser toute la fosse, les saxophonistes s’en donnent à cœur joie et James Hunter n’en finit pas de briller derrière le micro. 

 

 

 

 

Classe jusqu’au bout : le rappel se fait sur un orgue churchy qui rappelle certains accompagnements de Sam Cooke, avant de définitivement refermer le show sur une compo exaltée devant un public qui n’est pas près de redescendre !

Hugues Marly
Photos © Victor Bergeon