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Chroniques / 17.01.2024

The Dig 3, Damn The Rent

“Damn The Rent”, c’est avant tout un titre. Un titre qui nous rappelle à quel point les temps peuvent être rudes pour certaines et certains, littéralement pris à la gorge par les difficultés du quotidien et une inflation galopante. 

“Damn The Rent”, c’est aussi une pochette. En procédant astucieusement au détournement du American Gothic de Grant Wood (1930) exposé à l’Art Institute de Chicago, la photographe Lola Reynaerts signe un sublime cliché qui donne, de fait, tout son sens au titre de l’album. “Damn The Rent”, c’est enfin et surtout, un assemblage de douze compositions originales truffées de références à Bo Diddley, John Lee Hooker, The Jelly Roll Kings, Johnny Young ou Jimmy Reed. Le trio formé par Andrew Duncanson (chant, guitare), Gerry Hundt (guitare, batterie, basse) et Ronnie Shellist (harmonica) navigue ainsi avec un égal bonheur entre blues downhome (Big water, Red-tailed hawks), pre-war blues ambiance Maxwell Street avec mandoline et kazoo de rigueur (Gold tooth, Old dog), swamp (Coconut curry dance, Blanco boogaloo) ou soul blues (All the love that I got).

En bonus tracks, le trio se fait même quintet sous le nom de The Dig 3 BIG avec une relecture disco funk assez improbable de Southern fantasy, l’un des titres de leur très recommandable premier album, et une de All the love that I got déjà cité et pour l’occasion totalement repensé. Avec ce format, les remarquables Duncanson, Hundt et Shellist s’ouvrent assurément de nouveaux horizons et prouvent leur capacité à briller en toute occasion. Une incontestable réussite !

Nicolas Deshayes

Note : ★★★★½
Label : Autopublié
Sortie : 22 septembre 2023

albumThe Dig 3