Cherise, Pop-Up du Label, Paris, 2024
09.12.2024
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Drôle d'idée que de prendre pour nom une expression surtout connue des joueurs de flipper. Mais bonne idée que de consacrer un premier album à la musique de Freddie King. Attention, pas à celle de ses débuts sur King, plutôt celle des années 1970, publiée sur les albums Shelter et RSO ! Ces curiosités sont assumées par un groupe nouvellement réuni mais constitué de musiciens aguerris. Tous ces trentenaires ou jeunes quadragénaires ont écouté et aimé ces albums de Freddie King, alors très prisé par le milieu du rock qui en fit un des premiers guitar hero. C'est donc dans “Burglar”, “Gettin' Ready” ou “Texas Cannonball” qu'ils puisent pour évoquer cette colossale figure. Ils ne commettent pas l'erreur de l'imiter, mais s'inspirent de lui pour donner leur vision de titres comme Same blues again, Pack it up ou She's a burglar. Ils s'intéressent aussi des thèmes moins connus, comme les excellents Only getting second chance et I'd rather be blind.
Romain Roussoulière
Vincent Vella
Max Darmon
Steve Belmonte
Une partie des membres de Same Player Shoot Again sévit au sein du groupe Blue Morning, comme le bassiste Max Darmon, le guitariste Romain Roussoulière et le chanteur Vincent Vella, dont la voix à la fois douce et rocailleuse (entendue dans The Voice sur TF1) ne rappelle que fugacement Freddie King. La guitare est forcément mise en avant, mais pas de façon hégémonique, et elle se distingue clairement du modèle choisi, moins tranchante et plus touffue, plus rock aussi quand monte l'adrénaline.
Julien Brunetaud, Romain Roussoulière
Julien Brunetaud
Tout aussi sollicité, Julien Brunetaud s’illustre à l'orgue comme au piano (stupéfiant solo sur le Ghetto woman de B.B. – mais repris par Freddie !). Outre Steve Belmonte à la batterie, le groupe se distingue également par une excellente paire de saxophonistes, Loïc Gayot au ténor et Jérôme Cornélis à l'alto. Ce dernier tâte aussi de la guitare, avec peut-être plus de raucité que Romain Roussoulière. En tout cas, leur version de Hideaway à deux guitares est bien amenée. Ce sera le seul instrumental, comme sur l'album entièrement revisité sur scène et quasiment dans le même ordre. Mais chaque morceau est prétexte à solos, quelquefois extensifs (version très swingante de I'm tore down).
Jérôme Cornélis
Loïc Gayot
Le show alterne tempos et styles (soul avec Ain't no sunshine, carrément funk avec Texas flyer), et offre même un duo sympathique entre Vincent Vella et Ben l'Oncle Soul invité sur Going down. La transposition scénique de l'album est réussie, ce qui n'étonne guère de cette réunion de professionnels qui, visiblement, se font plaisir.
Jacques Périn
Photos © J-M Rock’n’Blues
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Vincent Vella, Ben l'Oncle Soul