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Live reports / 26.03.2024

Rockin’ Race Jamboree 2024

1er au 4 février 2024

Trentième (!) anniversaire de ce festival organisé à Torremolinos en Espagne par Sleazy, le label local spécialisé en rockabilly dynamique (rééditions et nouveaux venus). Quatre jours de garden parties – DJs et groupes live – autour de la piscine d’un grand hôtel de bord de mer et chaudes nuits andalouses dans l’auditorium municipal, doublé d’un chapiteau rétro consacré à des artistes plus roots (bluegrass, country trad…). Ajoutez-y des concerts gratuits le week-end sur une place publique squattée pour l’occasion, des voitures vintage, etc. Côté rhythm and blues, trois artistes ont capté notre attention.

Big Joe Louis : s’il ne reste qu’un seul guitariste-chanteur britannique respectueux d’un blues électrique vécu de style Jimmy Rogers et basé sur le picking country blues des fondateurs du Chicago d’après-guerre, ce sera lui, sorte d’anti-Rolling Stones et de leurs avatars qui fit les beaux soirs des pubs aujourd’hui disparus, comme la Railway Tavern. Doublé d’accompagnateurs en phase avec son jeu sobre, il s’est imposé grâce à son sens du clair-obscur et de la tension-détente de l’école Otis Rush, doué aussi d’une voix expressive.

Jimmy Sutton : seul son nom était programmé. Je croyais donc naïvement que le contrebassiste-chanteur américain se ferait accompagner par des locaux, voire par Big Joe Louis… Rien de tel ! Bien qu’installé à Nashville, il s’est produit avec ses vieux complices du club Greenmill de Chicago : un ténor discret, Alex Hall (drums nets et précis) et surtout l’anti-guitar hero Joel Paterson qui, une fois de plus, a fait montre d’une maestria inventive de soliste sur Fender Strat, jeu vif et aussi élégant que son look de prof d’universtié tiré à quatre épingles. De plus, Sutton, alors son boss, et lui sont restés fidèles à un genre rétro peu abordé : le rhythm and blues vocal et swing des 5 Royals/The Treniers culminant dans leur rappel transpiré avec un rocking medley Huey “Piano” Smith-Don & Dewey. Superbe !

Ray Collins’ Hot Club : quand il s’agit de retrouver le dynamisme rétro des combos de R&B jazzy des années 1940-50, engagez alors ces neuf Allemands qui se présentent en costumes-uniformes derrières des pupitres à bannières colorées pour les cuivres, leur leader-crooner menant son Hot Club dansant en costume doré. Style uptown Harlem-Johnny Otis Band garanti dans leurs reprises et compositions à la Louis Jordan-Louis Prima et les honkers classiques. Le nombreux public se régale, des Stetson aux cuirs des rockers… Et moi aussi.

Texte et photos : André Hobus

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