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Chroniques / 09.10.2023

Oriane Lacaille, iViV

La présence sur un titre de la voix et du violoncelle de Leyla ­McCalla est plus qu’un indice : la marque d’une démarche sœur. Sur son premier album, la chanteuse et percussionniste Oriane Lacaille – fille d’une grande figure des musiques réunionnaises, l’accordéoniste René Lacaille, et moitié du duo Bonbon Vodou –, qui joue aussi du ukulélé, se plonge dans sa double identité “zoréole”, à la fois métropole (“zoreil”) et insulaire (créole).

Elle propose un répertoire de chansons à la trompeuse simplicité, dont les mélodies accrocheuses nourries de maloya et de séga accueillent naturellement des textes personnels qui refusent de choisir entre français et créole. Quelques invités amateurs de frontières transgressées – McCalla, le patriarche René Lacaille, le multi-instrumentiste Loy Ehrlich et Piers Faccini, en particulier – apportent leur patte ponctuelle en plus des partenaires réguliers de la chanteuse, mais c’est bien elle qui est au cœur d’un disque, qui évoque, dans sa fantaisie légère et sa poésie, le récent “Tissé” de Marion Rampal.

Sans céder aux clichés faciles de l’exotisme, un album qui sonne comme un bel après-midi ensoleillé.

Frédéric Adrian

Note : ★★★1/2
Label : Ignatub
Sortie : 6 octobre 2023

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