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Live reports / 06.12.2017

Montfort Blues Festival

Dixième anniversaire du festival de Montfort-Sur-Meu organisé par Cédric Cobret qui a la bonne idée d’en souffler les bougies sur scène. Cela donne une idée de la convivialité de l’événement, dont les galettes-saucisse sont sans pareil, qui conforte les habitués et motive les nouveaux venus.

Elise & the Sugarsweets, vainqueurs du prix Montfort Blues aux Rendez-Vous de l’Erdre 2017, ouvrent la soirée. Voilà un groupe qui progresse à chaque sortie. Elisa “Elise” Heyte gagne en puissance et en assurance et ses quatre compères, Olivier Raymond à la guitare, les frères Ferrie à la rythmique et Sylvain Lansardière aux claviers, sont soudés et costauds. I want to cramp your style avec son solo d’orgue, Just a little bit, la reprise risquée mais maitrisée de I’d rather go blindMeet me in the station, leur répertoire est en constante évolution. Ça flotte un peu sur Caldonia mais ils se reprennent sur It won’t be long. La salle est chaude, mission accomplie.

 


Olivier Raymond, Elisa Heyte

 

Fred Cruveiller et son band, Laurent Basso à la basse et Eric Petznick à la batterie, continuent eux aussi de se bonifier avec le temps. Tous les groupes de blues rock devraient être comme eux, c’est-à-dire être blues avant d’être rock. Ils s’appuient toujours sur le répertoire qu’on connaît, Junior Wells, John Hyatt, Tiny Topsy, Robert Johnson, mais introduisent des nouvelles compositions originales qu’ils ont commencé à enregistrer sous la houlette de Matthieu Pesqué. C’est très bien fait, efficace, le son est bon, on se laisse porter.

 


Fred Cruveiller

 

C’est au tour de la vedette de la soirée de s’emparer de la scène. John Németh montre de suite qu’il est dans un grand soir. Mais il n’est pas le seul. Anthony Stelmaszack à la guitare, Antoine Escalier à la basse et Fabrice Bessouat à la batterie tournent avec lui depuis quelques mois, et l’ensemble est soudé. Leur set est basé sur le répertoire des deux indispensables disques “Memphis Grease” et “Feelin’ Freaky” et c’est un plaisir de retrouver les compositions My baby’s goneUnder the gunI’m funkin’ outS.T.O.N.E.D, dont le refrain est facilement repris par le public, Sooner or later, et d’autres encore.

 


Anthony Stelmaszack, John Németh

 


Anthony Stelmaszack

 

John Németh est généreux au chant, efficace à l’harmonica et sa tenue, combinaison de travail bariolée, lunettes noires, chapeau, barbe fournie, ne le dissimule pas tant que ça. Il sait transcender son image projetée en véritable contact avec les spectateurs qui ne demandent que ça. Le moment de grâce a lieu au cours de Testify my love enchaîné avec If it ain’t broke. John chante une note tendue et les trois musiciens la reprennent tour à tour en chœur, c’est le genre d’instant au cours duquel on regarde ses voisins avec le sentiment d’assister à quelque chose d’exceptionnel et de plaisir partagé. John refait le coup de l’enchaînement de morceaux avec Stone cold et Give up on you puis avec You ain’t too old et Get offa dat butt, avant de partir dans un superbe blues lent avec un beau solo d’harmonica chromatique. En rappel, il envoie You really do want that woman dont il rappelle qu’il ne faut pas le confondre avec son autre chanson intitulée Do you really want that woman ! C’est l’occasion pour Antoine Escalier de jouer un beau et sensible solo de basse.

 


Antoine Escalier

 


Fabrice Bessouat

 

On pourrait en rester là mais les Shaggy Dogs ne l’entendent pas de cette oreille. Avec eux, c’est blues & roll à fond. Vocaux rageurs, poses millésimées, tous les instruments à fond, ce qui au passage explique peut-être le son d’ensemble un peu plat, les cinq chiens hirsutes sont là pour que ça bouge, transpire, perde la tête. Et ils y arrivent ! Sweet Elise, dédiée à Elisa Heyte ou le titre lent Just a lie ne sont que deux exemples de leur entraînante puissance. Ils terminent en faisant monter tous les présents sur scène. Un sacré groupe pour clore une sacrée soirée.

 


The Shaggy Dogs

 

Texte et photos : Christophe Mourot