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Live reports / 19.02.2014

Mint Condition

En pleine forme Mint Condition ! Fidèle à sa réputation, le groupe de Saint Paul (Minnesota) se donne à fond dès qu'il franchit la porte des loges. Un même cinq majeur qui joue ensemble depuis plus de vingt ans, ça s'entend. Avec un batteur complice en sixième homme (Brandon Commodore), la bande à Stokley Williams se fait plaisir, c'est évident. Et pas besoin d'une foule des grands soirs pour garantir l'ambiance, un public de connaisseurs le leur rend bien.

 


Stockley

 


Brandon Commodore

 

Le patron annonce les millésimes et Mint Condition pioche dans chacun de ses huit albums pour servir un set bien ficelé de chansons 100 % originales, parfois traitées en medley, très souvent en intégralité. U send me swingin', So fine, Slo woman, Nothing left to say, You don't have to hurt no more… Les époques se mêlent avec bonheur et le groupe avance sans temps morts, tous muscles dehors. Car là où il arrondit les angles en studio, il les retaille sur scène avec une énergie jouissive. Son R&B gonflé au funk et au rock en sort galvanisé. Ricky Kinchen, sa basse au ras des genoux, se dispute la palme de la pile électrique avec Stokley qui prend le temps de s'illustrer à la guitare, à la batterie (une deuxième, montée juste pour un court solo à quatre baguettes !) et surtout au chant, impérial dans sa manière d'allier puissance et nuance.

 


Larry Wadell et Ricky Kinchen

 


Homer O'Dell et Jeffrey Allen

 

Également aux avant-postes, Homer O'Dell tisse ses rythmiques et balance du gros solo qui tâche. La surenchère est parfois pesante, mais Mint Condition a le mérite d'avoir une pléiade de superbes ballades à sa disposition pour réinjecter de l'air dans la machine. Comme les incontournables What can of man would I be et, en conclusion, Breakin' my heart (Pretty brown eyes), leur hit des débuts. Et là aussi les mises en places impressionnent, s'appuyant sur un tandem de claviers calé de part et d'autre de la scène : Jeffrey Allen et Larry Waddell ont certes une présence physique bien plus discrète que la première ligne, mais leur apport est tout aussi décisif. Le son de Mint Condition, bardé de touches synthétiques ultra groovy en droite ligne de Jam & Lewis, passe par eux.

On pourrait déplorer l'absence de titres comme Baby boy baby girl ou le récent Believe in us ; ce serait faire la fine bouche après une bonne heure trois-quarts de show. Disons que ça fera une raison de plus pour retourner les voir.

Nicolas Teurnier
Photos © Fouadoulicious