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Live reports / 27.03.2017

Mighty Mo Rodgers

Proposant périodiquement des artistes blues (et associés) dans le cadre de programmations thématiques, l’établissement strasbourgeois Le Camionneur assure au visiteur du soir une “ambiance club” très appréciée. La salle fait d’ailleurs le plein ce milieu de semaine pour cette étape de la tournée de Mighty Mo Rodgers. Si la veille, au même endroit, le chicagoan Jimmy Burns s’était produit avec le soutien de musiciens français, Mo a lui recours à des accompagnateurs italiens de la région de Pérouse qui le suivent depuis près de quatre ans. Sympathique, enthousiaste et dévoué corps et âme au vieux sage, ce trio guitare-basse-batterie ne parvient néanmoins pas à nous faire totalement oublier l’épaisseur de l'orchestre californien entendu aux côtés de Mo une dizaine d'années auparavant.

 

 

Si le concert débute très fort (dans le bon sens du terme) avec Soldier of the blues, du nom de son nouvel album annoncé, MMR ne privilégie que très peu son répertoire récent publié par le label Dixiefrog. Il puise en revanche abondamment dans les chansons du disque qui le révéla sous nos latitudes en 1999 : Bues is my wailin’ wall, No regrets, ainsi que l’irrésistible Sweet soul music, qui fut prétexte à un bel échange avec les spectateurs. Mo était de fait très en verve, multipliant de courts monologues sous forme d'intermèdes, à la fois drôles, poétiques et emprunts d’une philosophie de vie spirituelle, le tout en évitant les dérives auxquelles d’aucuns aiment s’abandonner dans ce type d'exercice. Mais il est vrai que l'homme a du métier et de la profondeur. Sa diction impeccable facilita grandement les choses. À la fois en forme et en voix (son beau timbre légèrement voilé demeure intact malgré son âge avancé), il mit rapidement le public nombreux dans sa poche.

Nicolas B