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Live reports / 27.04.2016

Malted Milk & Toni Green

Moins de six mois après leur précédent passage sur place, c’est un New Morning complet plusieurs semaines à l’avance qui attendait Toni Green et Malted Milk. Après un disque et des premières prestations scéniques pas totalement convaincants, un programme intense de tournées, qui se poursuit d’ailleurs dans les prochains mois, a permis au partenariat issu, à l’origine, d’une idée de producteur de se transformer en vraie complémentarité.

En ouverture, c’est Aymeric Maini – un représentant de la scène nantaise, comme Malted Milk – qui se présente, d’abord seul pour un blues joué à la slide puis accompagné de deux choristes dont l’un assure également quelques parties de guitare, pour interpréter le répertoire original, entre pop et soul, de son premier album, “Sun Is Back On The Way”. Le résultat, même si l’interprétation souffre d’un accent français trop marqué, ne manque pas de charme et parvient à conquérir le public.

 


Aymeric Maini

 

Le temps d’un entracte, et c’est le gang d’Arnaud Fradin qui débarque au grand complet (Igor Pichon à la basse, Éric Chambouleyron à la guitare, Richard Housset à la batterie, Damien Cornélis à l’orgue, Pierre-Marie Humeau à la trompette et Vincent Aubert au trombone), costumé, cravaté et bien décidé à en découdre ! Après un instrumental musclé, le leader délivre une belle version de Back for a taste of your love de Syl Johnson avant d’appeler sur scène Toni Green, précédée des deux choristes du projet, Julie Dumoulin et Julia Charler. Vêtue d’une invraisemblable combinaison courte et décolletée bleue et de dentelles, Toni Green fait sensation avant même d’avoir commencé à chanter, mais ce sont heureusement ses qualités vocales, bien servies par un accompagnement au diapason, qui occupent le premier plan tout au long d’un concert qui repose essentiellement sur le répertoire de l’album qu’elle partage avec le groupe.

 


Julie Dumoulin, Éric Chambouleyron, Toni Green, Igor Pichon

 


Vincent Aubert

 

Le résultat est un show très efficace, qui mêle quelques reprises bien choisies – le fantastique Slipped, tripped, and fell in love emprunté à Ann Peebles, I can do bad all by myself de Mary J Blige –, titres plus anciens du répertoire de Green (la très belle ballade Just ain't working out, le peu subtil Sexy love machine) et compositions du groupe comme l’accrocheur Party girl. Bien rodé, le spectacle fonctionne parfaitement : Green, très complémentaire avec Fradin, joue avec le public, au prix parfois d’un peu trop de cabotinage – qu’on lui pardonne volontiers dans l’enthousiasme du moment –, tandis que l’orchestre occupe intelligemment l’espace, la section de cuivres se permettant même d’envahir régulièrement l’avant de la scène.

 


Toni Green, Julia Charler, Julie Dumoulin, Éric Chambouleyron, Pierre-Marie Humeau, Richard Housset 

 


Damien Cornélis

 


Arnaud Fradin

 

Le temps d’un changement de costume (une autre combinaison du même genre, rouge cette fois) permet à Arnaud Fradin d’occuper seul le devant de la scène, confirmant à la fois ses qualités de chanteur – un joli falsetto, peu courant par chez nous et bien géré – et sa compétence de guitariste, entre Teenie Hodges et Albert King – même si la prévisible promenade dans la foule fait peut-être un peu trop passer le spectacle avant la musique. Sans révolutionner le genre, la combinaison entre Malted Milk et Toni Green propose un bon moment de musique, accessible aussi bien aux amateurs chevronnés qu’aux néophytes de par la qualité du show, dans un format soul-blues peu représenté sur les scènes françaises.

Frédéric Adrian
Photos © Laurent Sabathé
laurentsabathe.com

 


Damien Cornélis, Julia Charler, Julie Dumoulin, Éric Chambouleyron, Toni Green, Richard Housset, Arnaud Fradin, Igor Pichon, Pierre-Marie Humeau, Vincent Aubert