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Live reports / 21.07.2022

Lowland Brothers + Automatic City + Warren Mutton, Maroquinerie, Paris

17 juin 2022.

Quatre jours avant la fête de la musique, les camarades de Lowland Brothers et le label Wita (qui publie leur album) nous avaient donné rendez-vous dans les hauteurs du XXe arrondissement de la capitale. Une date notée depuis longtemps dans nos agendas puisqu’il s’agissait, enfin pourrait-on dire, de la release party du suscité album paru à l’automne 2021… On ne vous explique pas pourquoi tout ça n’avait pas pu se faire dans la foulée, vous allez vous ennuyer à trop en entendre sur ce vilain virus.

Pour le coup nous, ce 17 juin caniculaire (jamais autant vu de gens en short à la Maroquinerie, le chic parisien : foutaise) on ne s’est absolument pas ennuyé. Trois groupes pour le prix d’un (un vrai tarif de festival) et, ô miracle, de la clim dans cette salle où on a souvent eu très chaud, même en plein hiver.

Dans ce bel endroit honnêtement rempli (ce n’était pas la foule des grands soirs non plus), pour commencer les offensives, c’est Warren Mutton, la voix du groupe rock Ko Ko Mo, seul en piste avec une belle guitare jumbo folk et un répertoire blues et country blues digne d’intérêt. Son chant et ses intonations robertplantienne font plus que le job, et la vingtaine de minutes de cette entrée en matière passe presque trop vite.

Puis c’est au tour du combo lyonnais Automatic City de grimper sur scène. Avec leur rhythm and blues sauce exotica saupoudré de touches rock bien aiguisées (noise, punk, rockab’…), la température monte d’un cran ou deux. Malgré un problème de son avec leur moog Thérémine qui donne généralement une couleur très série B fifties à leurs compositions (influence assumée de ces producteurs/arrangeurs fans d’effets sonores tels que Joe Meek ou Phil Spector), le set d’une petite heure qu’ils ont donné ce soir nous a rappelé l’inventivité et l’originalité de ce quartet.

Lowland Brothers

Pause clope pour les uns, pause pipi et ravitaillement alcoolisé pour d’autres (y en a même qui font tout ça à la fois), c’est l’heure des cinq frangins du pays d’en bas. La clim lutte contre un soudain réchauffement, conséquence du logique attroupement du public tandis que résonne l’intro de Love reigns over me. Avec ses chœurs chaleureux que deux têtes en supplémentaire au line up habituel assure avec brio (Warren Mutton et Laurène Pierre-Magnani), les Lowland Brothers sont donc lancés. En trois titres dont l’enveloppant Sunburns in December, le décor est planté : soulful.

Pour ceux et celles qui connaissent l’album, on en aura eu la quasi-intégralité ce soir, dans un ordre différent et dans des versions beaucoup plus libérées, à l’image du sautillant Things we used to do et de ce High & lonesome à rallonge.

Pour les novices, voilà comment on pourrait résumer la belle mécanique des frères-amis : vitesse de croisière tout en mid-tempo, des parties guitares qui savent donner ce petit coup d’accélérateur le moment venu, un engrenage rythmique ronflant où une basse ingénieuse se couple parfaitement au jeu laidback du batteur ou aux congas occasionnelles. L’orgue assure la stabilité de l’engin, et puis, comme évoqué un peu plus haut, pour carburant nous avons les voix. Et quelles voix ! Tout en harmonies, espiègles ou résolument gospel et soul, elles sont sans aucun doute l’essence de ce groupe qui prend apparemment autant de plaisir à livrer sa musique que nous à la recevoir.

Si l’ami Nico Duportal et ses acolytes passent par chez vous, grimpez à bord, la balade vaut véritablement le détour.

Texte et photos : Julien D.