Organiste extraordinaire à l’expressionnisme extraverti, showman phénoménal, bon chanteur, l’Australien Lachy Doley ne manque pas d’atouts. Spécialiste des reprises déjantées, il est aussi à la tête d’une discographie foutraque qui renforce son idiosyncrasie. Bref : ce qu’il est convenu d’appeler une personnalité atypique.

Attendu de longue date, son nouvel album, inégal, part un peu dans tous les sens. L’interminable slow graisseux These words laisse pour le moins dubitatif. Solos héroïques, vocaux ampoulés : s’agit-il d’un pastiche à prendre au second degré ? Pas sûr… De même, les paroles du morceau-titre surprennent par leur naïveté de cour d’école. À l’inverse, Get out your ear’s way, avec Bootsy Collins en invité, dégouline de groove et rappelle à quel point Doley sait construire d’imparables machines à funk.

Autres réussites : le soul jazz Don’t beat yourself up (son jeu d’orgue Hammond est un régal), la churchy Gone, tous chœurs dehors, ou l’échévelée My own medicine, pop rock à mi-chemin entre l’Elton John des années 1970 et Huey Lewis & The News, époque “Sports”. Le programme se referme sur une seconde version du premier titre, un choix surprenant quand on sait que l’album ne compte que huit plages.

Ulrick Parfum

Note : ★★
Label : All The Stops
Sortie : 9 juin 2023