21 avril 2023.

Kim Dee est un nouveau talent que Soul Bag suit depuis un premier EP paru en 2021.

Si elle s’est déjà produite en première partie de Michelle David ou Sandra Nkaké, c’est à un concert désormais nourri du répertoire de deux EP que la chanteuse, violoncelliste et compositrice nous convie sur une péniche amarrée quai de la Seine sur le bassin de la Villette à Paris.

Le projet de Kim Dee – soul chantée en anglais, spoken word et jazz – repose sur le duo fusionnel qu’elle forme avec son frère Noam Dibongue-Levy qui porte la responsabilité de la rythmique, au beatbox et aux claviers. Ses deux EP, “Naked” (cf. SB 242) et “Puzzled” (cf. SB 250), dessinent la carte du territoire acoustique brut et minimaliste de cette artiste, femme afro et juive, élevée au jazz vocal de sa mère et à l’afrobeat de son père musicien.

Dans la cale de la péniche, le soin que Kim a porté au décor attire l’œil. Sous un ciel de guirlandes lumineuses, des mobiles colorés suspendus forment les lettres KD, délimitant l’espace qu’elle investit avec son violoncelle tenu debout comme une contrebasse. À ses côtés, Noam et, successivement selon les morceaux, deux choristes, un trompettiste, un tromboniste et une violoniste.

La colère comme moteur, c’est le sentiment que Kim partage majoritairement, de son introduction en solo aux paroles explicites « you fucked me up, right?» à son final, What the hell, un morceau qui souligne l’étendue de sa voix.Entre les deux, une heure de concert permet de découvrir sa voix, son répertoire, conscient et solaire à la fois, et son talent pour composer des mélodies qui restent en tête (You should stay, Childish).

Texte et photos : Alice Leclercq