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Live reports / 14.10.2013

Kellylee Evans

Bien qu’elle se soit produite à plusieurs reprises à Paris ces derniers mois, c’est une salle quasiment pleine et conquise d’avance qui attendait la Canadienne Kellylee Evans.

En première partie, l’accordéoniste Vincent Peirani, responsable d’un album récent bien accueilli par la critique jazz, fait découvrir son univers au fil de compositions originales et de quelques emprunts, au répertoire de Brad Meldhau notamment. Le public, un peu sceptique au début de la prestation, se laisse emporter par la qualité du jeu et de l’écriture de Peirani, bien accompagné d’un pianiste et d’un contrebassiste. En conclusion, une valse endiablée, dédiée à Michel Portal, finit d’emporter l’adhésion.

 


Vincent Peirani

 

 

Après un entracte, Kellylee Evans, silhouette élégante et présence pétillante à la Dee Dee Bridgewater, rejoint la scène tandis que retentissent les premières notes du My name is d’Eminem, un des titres du répertoire de classiques hip-hop et soul contemporaine, de Kanye West à John Legend, qui constituent la base de son dernier album, produit et arrangé par Sébastien Vidal et Eric Legnini.

 


Kellylee Evans

 

Déjà très réussi sur disque, le résultat prend toute son ampleur sur scène, porté par l’enthousiasme communicatif de la chanteuse, dont le style vocal évoque une Erykah Badu dépouillée de ses maniérismes, et par un orchestre au diapason (Raphaël Debecker : piano, Eric Lohrer : guitare, Sylvain Romano : contrebasse, Fabrice Moreau : batterie, ainsi que deux cuivres). Même des titres a priori aussi peu excitants que le Désolé de Sexion d’Assaut, ici agrémenté d’un ukulélé aussi inattendu que pertinent, y trouvent une nouvelle vie.

 


Eric Lohrer et Kellylee Evans

 


Fabrice Moreau

 


Raphaël Debecker

 

 

Remise de ses problèmes de santé récents, Kellylee Evans salue sa forme retrouvée d’une version exubérante du Feeling good de Nina Simone, à qui elle avait consacré son précédent album, avant qu’Eric Legnini vienne la rejoindre pour un Lose yourself final emprunté à Eminem acclamé debout par un public qui obtiendra deux rappels : une version franco-anglaise de Alors on danse de Stromae puis une reprise toute en sensibilité mais sans pathos de John Legend, Ordinary people, qui confirme que Kellylee Evans est de la classe des plus grandes.

 

 

 

 

Frédéric Adrian
Photos © Fouadoulicious