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Live reports / 12.04.2018

Julien Brunetaud Trio

Ne l'appelez plus Petit Journal ! Après quelques expériences sans suite (Dame Rose), le célèbre établissement du quartier Montparnasse devient le Jazz Café et renoue avec une formule qui a fait sa réputation : l'alliance de la bistro/gastronomie et du jazz. Le lieu a fait peau neuve, tout en élégance discrète, et se concentre sur ses deux cœurs de métier. Côté restauration, deux chefs talentueux proposent un choix varié et alléchant. Il n'est pourtant pas indispensable de dîner, l'entrée est libre. Côté scène, la programmation a été confiée à Aurore Voilquié, par ailleurs violoniste. Ses propositions musicales privilégient – du mardi au samedi – un jazz qui, selon les soirées, sera qualifié de jazz manouche, latin jazz, jazz swing, jazz vocal… Un jazz qui parfois aussi se métisse d'ingrédients “world”. Blues, R&B et soul ne sont pas oubliés, puisqu'on a déjà vu ou qu'on verra sur la scène du Jazz Café Nina Attal, Paddy Sherlock, Alex Massmedia, Mathieu Boré ou, comme en ce 30 mars, Julien Brunetaud.

 

 

Si le blues et le boogie-woogie qui ont nourri ses premiers pas font bien partie de son ADN musical, il a considérablement enrichi sa palette, l'ouvrant au hard bop ou à la soul. Laissant une place prépondérante au piano, la musique de La Nouvelle-Orléans ne pouvait que le séduire. Il lui a consacré son dernier album, “Playground” dans lequel il puisa abondamment au Jazz Café. Dr. John, Professor Longhair, Allen Toussaint ont été évoqués à travers reprises et compos, comme You belong to me, Mardi gras in New Orleans, Down in New Orleans. À noter aussi sa version hautement personnelle deWhen the saints. Sans être insurpassable vocalement, Julien Brunetaud chante agréablement et se tire remarquablement d'une ballade comme Happier that a morning sun(Stevie Wonder).

 

 

Il était soutenu par la contrebasse de Bruno Rousselet, figure familière de la scène jazz parisienne (Glenn Ferris, Philippe Milanta, etc.), et la batterie tout-terrain d'Alex Viudes, sans doute croisé chez La Grande Sophie (que Julien a aussi accompagnée !). Invité surprise sur un hommage particulièrement low downà Otis Spann, le guitariste Romain Rousselière se révéla en adepte inspiré du Chicago blues.

Le Jazz Café Montparnasse a réussi sa mue et satisfait aussi bien le corps que l'âme. Body and soul ! Programme, menu et réservations sur jazzcafe-montparnasse.com

Texte et photos : Jacques Périn