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Live reports / 27.09.2011

JOHNNIE BASSETT & THE MOTOR CITY HORNS feat. Thornetta Davis

 

Les visites de Johnnie Bassett sur notre continent sont suffisamment espacées pour éviter les redites. Cette fois, c’est la présence des Motor City Horns qui faisait la différence. L’évident penchant de Bassett pour le jazz, caractérisé par un jeu délié et élégant, se trouvait rehaussé par des arrangements qui évoquaient, tour à tour, les big bands ou le hard bop. Du triumvirat trompette-sax-trombone, toujours convaincant dans les ensembles, c’est Keith Kaminski, le saxophoniste, qui s’illustrait surtout en solo dans une veine moderne.

The Motor City Horns : Mark Byerly (tp), John Rutherford (tb), Keith Kaminski (ts)

Mais c’est bien sûr le leader qui retenait toute l’attention. Sa voix, un peu grasseyante, n’a pas une personnalité très affirmée, il l’utilise néanmoins à bon escient, sans la forcer. Comme dans une superbe reprise de Reconsider baby, le toujours apprécié Georgia ou un très "jordanien" Keep your hands off my baby, en duo avec l’organiste, Chris Codisch.

Johnnie Bassett

A la guitare, l’influence de T-Bone Walker est celle qui "saute aux oreilles" même si aucune des compos de son mentor ne figurait au programme. En revanche, les émules du Maître étaient évoqués : Lowell Fulson avec le Reconsider baby déjà évoqué ou B.B. avec Woke up this morning.

Thornetta Davis

Johnnie Bassett était venu avec la chanteuse Thornetta Davis, pilier, elle aussi, de la scène blues de Detroit. La reprise de thèmes aussi éculés que Dink muddy water, CC rider ou I just want to make love to you fit redouter une "crieuse de blues" de plus, mais l’on constata vite que sa voix, capable de nuances, n’avait pas à forcer pour s’imposer. Et lorsqu’elle aborda un registre plus intimiste, elle finit de s’imposer. Une version intense du At last d’Etta James fut le temps fort de sa prestation qui, en outre, laissa de beaux espaces à Johnnie Bassett et ses musiciens.

Texte et photos Jacques Périn