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Live reports / 27.06.2010

JAZZ A VIENNE

Pour sa trentième édition, le festival Jazz à Vienne a concocté un menu alléchant autour de l’art vocal. Nous avons passé les deux semaines sur place, et l’on se réjouit de constater que les intervenants ont rarement déçu, les attentes étant donc largement satisfaites. Impressions.

-Dimanche 27 juin
Fêtant ses trente ans de séjour en Europe, Liz McComb a proposé une prestation significative de l’orientation actuelle de sa carrière telle qu’elle apparaît dans "The Sacred Concert", son dernier opus : ouvrir son approche du gospel vers d’autres horizons afin d’élargir son audience. Elle l’a fait sans perdre son âme en conservant une bonne tenue artistique. Pour la première partie, Liz était entourée d’un trio de cordes (Christophe Guiot (vl), Jean-Philippe Audin (cello), Odile Abrel (harpe)) et de sa section rythmique habituelle (Eric Vinceno (b), Larry Crockett (dm), Phil Makaia (gnokas) et Harold Johnson (org). Oeuvrant sur des arrangements de Bertrand Richard (p), ces musiciens ont interprété un répertoire de Negro Spirituals et de pièces sacrées de Duke Ellington (Come Sunday), l’arrivée sur scène de Regina Carter (vl) et d’Akua Dixon (cello) apportant une touche de variété bienvenue. Consacrée au gospel « pur et dur », la deuxième partie a débuté avec une version sobre et émouvante de Precious Lord suivie par des interprétations swingantes de He got the all world in His hand et de Jericho qui ont mis en évidence Regina Carter et Calvin Cooke (steel guitar). La tension est montée d’un cran avec l’arrivée de trois choristes, les bien nommées Sacred Voices, particulièrement à leur aise dans une adaptation de That’s enough. Du gospel sans paillettes.

-Lundi 28 juin
Le lendemain Regina Carter & Reverse Thread prenaient possession de la scène. Leur tentative de synthèse du jazz, des musiques du Sénégal et cajun exprimée par une kora (Bala Tounkara ?), l’accordéon de Willi Holshouser (excellent) et une section rythmique (Chris Lightcap (b), Alvester Garner (dms, perc)) ne m’a pas convaincu, les cloisons entre ces différents mondes musicaux étant restées hermétiquement étanches.
Le groupe Manhattan Transfer (Tim Hauser, Cheryl Bentyne, Alan Paul, Janis Siegel (vo), Yaran Gershovky (p), Adam Hawley (g), Gary Wicks (b), Steve Hass (dm)) s’est livré à une véritable démonstration de science vocale. Une technique hors pair, des arrangements taillés au cordeau, des chanteurs inspirés et un répertoire de standards (Route 66) agrémenté de compositions de Chick Corea, Count Basie, Clifford Brown et Miles Davis, les classent dans le top du genre. Un tour de force !

-Mardi 29 juin
Le pianiste Brad Meldhau s’est produit en solo, ce qui reste une épreuve difficile et à hauts risques, même pour les plus grands. Son récital, qui proposait des compositions personnelles et des standards, a visiblement ravi les amateurs du genre, même si on se sentait parfois plus proche de Ravel que de Bill Evans. Wayne Shorter a déçu. Semblant peu impliqué, il a laissé ses musiciens (Danilo Perez (p), John Patitucci (b) et Brian Blade (dms)) s’exprimer pour notre plus grand plaisir. Dommage.

-Mercredi 30 juin
Le lendemain, China Moses et sa mère, Dee Dee Bridgewater, ont rendu hommage à deux grandes chanteuses de l’histoire du jazz. Pour commencer China Moses a regardé Dinah Washington droit dans les yeux. Son sens du spectacle lui a permis d’explorer le répertoire de la Reine du blues avec tact et générosité en mettant le public dans sa poche.  Ses versions de Cry me a river, Fat daddy et Blue skies attestent de ses qualités de chanteuse. L’orchestre du pianiste et arrangeur Raphaël Lemonnier l’a accompagné avec talent en bénéficiant des qualités de showman d’un Daniel Huck, particulièrement en forme. À la fin du set, Dee Dee Bridgewater a rejoint sa fille pour une version tonique de Every day I have the blues. En deuxième partie, Dee Dee a pris possession de la scène pour rendre un bel hommage à Billie Holiday. Efficacement soutenue par Craig Handy (sax, fl), Kenny Davis (b), Edsel Gomez (p) et Lewis Nash (dms), elle a mené son show avec l’abattage et l’énergie qu’on lui connaît. Sa version émouvante de God bless the child restera un beau souvenir.
Alain Tomas

-Samedi 3 juillet, nuit du blues
Emmené par le talentueux Arnaud Fradin (chant impliqué, jeu de guitare sensible et sobre), enrichi des cuivres de Sylvain Fétis (saxophone) et de Franck Bougier (trompette), Malted Milk confirme qu’il fait bien partie des meilleurs groupes hexagonaux. Dans la lignée de leurs trois CD plus que convaincants, dans un registre soul blues et même funk exaltant, tous démontrent un sens consommé de la scène face à un public qui en redemande. Ils ont bien mérité d’être invités dans le cadre de cette trentième édition.
2010 est un bon cru pour la Music Maker Relief Foundation. La revue débute avec Dr. G. B. Burt (qui fait plus que ses 73 ans), et c’est une première belle surprise : si son jeu très rythmé à la douze-cordes est rudimentaire, il surprend par son énorme puissance vocale (Ain’t that loving you baby, What can an old man do?). Pour Eddie Tigner, un habitué de la revue qui va sur ses 84 ans, le poids de l’âge commence à se faire sentir vocalement (Route 66), mais ça reste solide au piano. Affublée d’une chevelure bleu électrique, Pat "Mother Blues" Cohen est surtout une chanteuse convaincante (You can have my husband) dans une veine sudiste, Lil’ Joe nous gratifiant en outre de quelques belles phrases au trombone. Tommy Brown (vo) et le subtil Albert White (vo, g), ce dernier officiant aussi en maître de cérémonie, ne font pas retomber le niveau, mais on attend impatiemment Beverly "Guitar" Watkins. Très en verve et d’humeur badine, elle se livre à des pas de danse, joue de la guitare derrière le dos… Mais Miss Watkins est surtout une artiste pleine de classe, une chanteuse émouvante doublée d’une guitariste inspirée et inventive (Sugar baby swing). Certes, les interventions respectives sont brèves, mais la revue Music Maker a porté haut les couleurs du blues sudiste.
En revanche, très surévalué par certains médias qui voient en lui le futur du blues et qui auraient mieux fait d’attendre le verdict de la scène, Joe Bonamassa est bien ce que l’on supposait, un guitar hero prétentieux. Chanteur maniéré à l’excès (on a même du mal à comprendre les paroles de ses titres !), poseur caricatural en outre distant à l’égard du public, il passe son temps à changer de guitare pour épater la galerie à coups de chorus répétitifs à rallonge assénés à fond la caisse. Bonamassa a sans nul doute les qualités instrumentales pour jouer ce genre de heavy rock qui eut sa période faste dans les années 1970 (ceci dit, de là à faire oublier Led Zeppelin…), mais il n’incarne en rien l’avenir et n’a franchement pas sa place au programme d’une nuit dite du blues.

-Dimanche 4 juillet, Jazz’Carrousel
Pour sa trentième, le festival a choisi de mettre sur pied un spectacle ouvert à tous sous la forme d’une grande parade dans les rues de Vienne. Sur fond des images de Bruno Théry, l’illustrateur des affiches du festival depuis 1988, la compagnie La Belle Zanka a proposé une déambulation foldingue et poétique aux inspirations multiples (art de la rue, danse urbaine, costumes et métamorphoses, cirque, acrobatie…). Festivaliers, vacanciers et habitants se sont ainsi joyeusement mélangés tout au long du parcours, et ce en grand nombre car au plus fort de la manifestation nous étions quelque 15 000, soit deux fois plus que dans un théâtre antique bien garni… Juste une petite pointe de regret : il fallait arriver parmi les premiers place de l’Hôtel-de-Ville pour profiter au mieux de l’apothéose, avec la chorégraphie féerique des échassiers colorés et du funambule envoûtant. Mais quelle belle initiative, quelle invite à la communion…

-Lundi 5 juillet, carte blanche à Michel Portal et Manu Katché
En trois titres, le guitariste Sylvain Luc signe un préambule tout en toucher, notamment à l’électrique, puis c’est le tour de Michel Portal. À bientôt 75 ans, le saxophoniste et clarinettiste reste un des « empereurs » du free à la française, et le triple lauréat du César de la meilleure musique de film joue toujours avec la fougue et le lyrisme qui le caractérisent. Au sein de son quintet, si le bassiste Scott Colley nous semble en retrait, le trompettiste Ambrose Akinmusire et le batteur Nasheet Waits apportent du dynamisme à une prestation de toute façon déjà très solide. Sur des thèmes plus courts et plus détendus, Manu Katché tient forcément beaucoup de place derrière les fûts, et c’est peut-être un peu dommage pour Alfio Origlio aux claviers, qui ne demande qu’à s’exprimer davantage. Mais Katché reste un batteur assez spectaculaire, instinctif et joueur, qui cymbalise beaucoup pour donner encore plus de relief à ses interventions. Pour le set final, avec une formation composée de Luc, Portal, Katché et du contrebassiste à l’archet Miroslav Vitous, place est laissée aux improvisations pour clore une soirée très réussie.

-Mardi 6 juillet, soirée brésilienne
On s’ennuie rarement durant les soirées brésiliennes, et celle-ci n’échappe pas à la règle. Pourtant, Mart’nàlia manque un peu d’assurance au début (peut-être du fait d’un son mal réglé qui met trop en avant les percussions, événement suffisamment rare à Vienne pour qu’on l’évoque !), mais les choses s’arrangent assez vite pour une deuxième partie débridée d’un show largement dédié à la samba. Porteur d’une coiffe indienne faite de sortes de lattes en bois (si !), Carlinhos Brown fait comme lors de sa précédente venue en 2005 : il arpente la scène de long en large en dansant et en sautant partout, harangue le public qu’il n’a de cesse de faire chanter. Bien sûr, il en fait des tonnes et use de grosses ficelles, mais la musique est de bon niveau (notamment les percussions), et nous préférons ce genre de showman dont tout festival a besoin plutôt que des artistes « starisés » qui génèrent l’ennui (voir McFerrin plus loin).

-Mercredi 7 juillet, soirée africaine
Quatre jours avant la finale de la coupe du monde de football, l’Afrique du Sud est à l’honneur au théâtre antique. Depuis 1964, les Mahotella Queens incarnent la tradition du mbaqanga, ce style rattaché à la vie des townships et qui s’en prend souvent à l’apartheid. Il repose sur la danse et des genres ancestraux (zoulou, sotho, xhosa, shangaan), tout en puisant une partie de son inspiration dans le jazz, le R&B, le gospel (le guitariste Victor Mkize sonne vraiment churchy) ou encore le reggae, cette dernière influence ressortant au niveau de la rythmique… Arborant de chatoyantes tenues traditionnelles, Hilda Tloubatla, Mildred Mangxola et Nobesuthu Mbadu, qui sont actives depuis la fondation du groupe (elles ont de 65 à 68 ans) délivrent un show enlevé et authentique.
Pour sa part, la Béninoise Angélique Kidjo veut rendre hommage à une autre grande représentante de l'Afrique du Sud, Miriam Makeba alias « Mama Africa » (1932-2008). On se fait vite aux sonorités presque marquées rock du groupe pour tomber sous le charme des intervenants. Après le timbre sensuel de la Guinéenne Sayon Bamba, tout s'enchaîne comme dans un rêve avec Kidjo (Saduva), le géant sud-africain Vusi Mahlasela et sa voix aux accents soulful, la Malienne Rokia Traoré qui s'essaie avec bonheur à l'anglais sur Quit it (une chanson de Makeba sur l'addiction à la drogue), le puissant chanteur sénégalais Baaba Maal, la douce Nigériane Asa, et on en passe… Le public est debout depuis longtemps quand tous se rassemblent sur scène, et avec cette soirée exemplaire et émouvante, les organisateurs qui souhaitaient honorer l'art vocal lors de cette trentième édition ont gagné leur pari haut la main grâce à ces voix du très-haut.

-Jeudi 8 juillet, soirée en famille
Comme toujours, Diana Krall s'installe au piano dos tourné à ses musiciens, ce qui entretient sa réputation de personnage un peu ambigu et manquant de sens de la communication. Pourtant, elle essaie, Diana, présentant ses titres et parlant de sa vie en famille lors des tournées (avec son mari Elvis Costello, elle a des jumeaux de trois ans et demi), mais comme elle s'adresse au public en marmonnant dans un anglais haché par un fort accent avant la fin des applaudissements, ses efforts louables trouvent peu d'écho… Dommage, car certains y voient sans doute de la suffisance alors que la Canadienne se révèle tout simplement un peu « coincée » en public. Dommage, surtout, car artistiquement, c'est remarquable. Bien soutenue par un trio de premier ordre (Anthony Wilson à la guitare, Robert Hurst à la basse et Karriem Riggins aux fûts), Diana Krall est toujours d'un raffinement exquis au piano. Et puis, il y a sa voix, pardon, cette plainte fumée parfois curieusement placée mais qui agit comme une caresse sur les titres lents (Walk on by, You're my thrill, A case of you de Joni Mitchell, Temptation de Tom Waits), également capable de nous enivrer quand le tempo s'emporte (Fly away little bird).
Le concert de son époux Elvis Costello débute par une faute de goût d'un public qui nous avait habitué à plus de classe en ces lieux : dès le deuxième morceau, pourtant prévenus par le programme et donc censés s'attendre à un registre radicalement opposé à celui de Diana Krall, bon nombre de spectateurs quittent sans vergogne les arènes. En cette période de coupe de monde, on leur brandit donc sans hésiter un carton rouge sous le nez. Grrr ! Heureusement, Costello en a vu d'autres, lui qui a traversé l'ère du pub rock et de la new wave, s'essayant çà et là à la soul et à l'opéra ! Aujourd'hui, avec ses Sugarcanes, il fait dans la country, ou plutôt, soyons précis, dans le bluegrass. Et sûrement pas dans le sucré. Blame it on Cain, You've got to hide your love away, The delivery man, Slow drag with Josephine ou encore Don't lie to me revisitent et revitalisent avec entrain les meilleures heures de ce que l'on ose appeler la Great Pop Music. C'est en outre parfaitement arrangé, les Sugarcanes évoluant comme autant de poissons dans l'eau (Jerry Douglas au dobro, Jim Lauderdale aux chœurs et à la guitare, Mike Compton à la mandoline, Stuart Duncan au violon). Tout ça leur vaut d'ailleurs deux rappels, une première cette semaine. Une partie du public s'est trompé, ne commettons pas la même erreur et n’entretenons pas la confusion : dans un style totalement différent, le concert d'Elvis Krall a été au moins aussi bon que celui de Diana Costello. Au moins.

-Vendredi 9 juillet, Jazz Mix Night
Lauréate du trophée RéZZo 2009 (le tremplin de Jazz à Vienne pour les groupes français), Céline Bonacina a donc l’honneur d’ouvrir sur la grande scène pour la soirée finale de cette édition. Cette saxophoniste est vraiment très expressive au baryton (Course pour suite plein d’énergie, Free woman plus lyrique), mais elle excelle également au soprano sur Entre deux rêves, sur lequel le bassiste Nicolas Garnier se lance dans une improvisation à l’aide d’un… tournevis ! D’ailleurs, l’alliance de la basse de Garnier (qui a quelques racines dans le rock et le blues) et du sens de l’adaptation du batteur Hary Ratsimbazafy sur tous les tempos favorise un groove permanent. Une belle entrée en matière.
Ensuite, mine de rien, François-René Duchable se trouve face à un vrai défi : lui, le musicien classique longtemps habitué aux ambiances feutrées des récitals et autres concertos, va devoir séduire un public venu pour les formes les plus débridées de la musique populaire… Mais il est vrai que cet immense pianiste, régulièrement cité parmi les meilleurs de son temps, a stoppé sa carrière classique en 2003. Et ce de façon originale, car il est connu pour avoir alors précipité symboliquement deux carcasses de pianos dans les lacs de la Colmiane (Alpes-Maritimes) puis d’Annecy (Haute-Savoie) ! En 2010 à Vienne, il se propose de nous prouver que la note bleue (jazz, blues, ragtime) se nichait déjà dans les œuvres des créateurs de la musique classique. Et ça marche ! Au travers d’interprétations sur un mode classique, le pianiste démontre avec brio que le préambule du Carnaval de Robert Schumann évoque George Gershwin, que l’Ondine de Maurice Ravel pourrait avoir inspiré le Giant steps de John Coltrane, ou que le Cakewalk de Claude Debussy préfigure le ragtime… Avec naturel et sans jamais céder à l’érudition, Duchable gagne son pari, le public lui rend bien, et très ému au point d’en oublier de jouer un titre, il avoue ne pas avoir l’habitude de recevoir de telles ovations. C’est pourtant bien la moindre des choses à l’égard d’un artiste qui vient de nous convier à un moment unique, entre passion et magie.
À propos de partage, le programme annonce clairement que Bobby McFerrin est venu « chanter avec le public du théâtre antique de Vienne. » Comme toujours accompagné d’une chorale recrutée sur place (140 membres, en l’occurrence), il débute effectivement par un bain de foule, invitant quelques spectateurs à reprendre des phrases vocales. Puis, il remonte sur scène et demande à l’audience de cesser de se taper dans les mains (et de façon assez peu élégante : « Don’t do that ! »). Il se consacre ensuite à la direction de la chorale, le jeu consistant essentiellement à reprendre des psalmodies rituelles a cappella. Et sincèrement, il ne se passe pas grand-chose… Ce régime soporifique dure presque tout le concert, McFerrin daignant autoriser le public à enfin se lâcher… la dernière minute ! Après le rappel, le gâteau amené sur scène pour l’anniversaire du festival restera peut-être comme le meilleur moment, c’est dire… McFerrin est certes doté d’un sens rare du rythme et de l’improvisation vocale, mais pour le final de la trentième de Vienne, il n’a pas rempli son contrat. Dès lors, j’ai bien du mal à comprendre l’extrême complaisance de spectateurs qui applaudissent à tout rompre celui qui avait bridé un peu plus tôt leur enthousiasme. C’est beau, l’amour…
Heureusement, Lee Fields décide de réveiller la partie du public qui fait bien de rester et se démène comme un beau diable. Originaire de la Caroline du Nord, actif depuis 1969 (il a alors à peine 18 ans), le chanteur soul est réputé pour mettre beaucoup de funk dans son style, influence de James Brown oblige. Cela semble aujourd’hui moins manifeste, et il s’exprime plutôt dans un R&B cuivré (parmi ses Expressions, Leon Michels au saxo et Michael Leonhart à la trompette) et très dynamique. Ça joue sans doute un peu fort, mais la puissance vocale de Fields lui permet de s’en sortir à son avantage sur les ballades comme Love comes and goes, des titres plus percutants et intenses comme Money is king, sans oublier le funk avec My world. Comme les deux autres, ce dernier morceau est d’ailleurs tiré de son dernier CD éponyme, très bien reçu par la critique (dont Soul Bag, voir notre numéro 196 pour la chronique du CD, puis notre article consacré à l’artiste dans le 197). Cette dernière nuit s’achève donc pour moi sur une très bonne note, venant ponctuer une semaine emballante et riche en émotions.
Daniel Léon