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Live reports / 12.06.2023

GA-20, Le Petit Bain, Paris

30 mai 2023. 

« If you don’t like the blues, you are listening to the wrong sh*t », c’est ce credo que le trio de Boston venait défendre pour la première fois sur une scène parisienne, en double affiche avec un des pionniers de l’americana, Chuck Prophet.

Et il faut bien dire qu’un petit sondage dans le public confirmait que peu de spectateurs connaissaient GA-20, l’enjeu était donc de taille pour la formation qui propose un blues efficace et direct, mélodique et dansant, visant d’ailleurs, comme ses membres l’affirment clairement, un public non connaisseur des subtilités et courants de ce genre musical.

GA-20 ouvre le show avec trois compos dont le tubesque Dry run et on sent tout de suite un frémissement dans le public : « Mais qui est ce groupe, c’est pas mal ! », « T’as vu, ils n’ont pas de bassiste ? », ou encore : « Ça c’est du rock ’n’ roll, dis donc. » Matt Stubbs (guitare) explique alors qu’ils ont aussi enregistré un album d’hommage à un certain Hound Dog Taylor, bluesman de Chicago bien représentatif de la musique qu’ils aiment et qu’ils jouent. Deux titre donc, dont l’imparable She’s gone, qui achèvent de faire chavirer la salle. Paris semble conquis et à ce stade, une pause s’impose et Pat Faherty (chant, guitare), resté seul sur scène, fait baisser un peu la température, avec une reprise d’un classique de R.L. Burnside.

Patrick Faherty
Matthew Stubbs
Tim Carman

On passe avec les deux titres suivants à une autre facette du groupe, l’influence, sur certaines compos, des groupes garage et psyché des ’60s tels que compilés par Lenny Kaye dans le fameux coffret “Nuggets”, vocaux avec donc plus de modulations et guitares pas tout à fait blues, c’est par exemple Fairweather friend qui ouvre le troisième album, “Crackdown”. Dernier quart d’heure et le groupe revient à ce Chicago blues mélodique, direct et dansant que proposaient tous les soirs dans les clubs du Westside et du Southside de la fin des années 1950, les pensionnaires du label Cobra comme Magic Sam, Harold Burrage et Otis Rush. 

Et le son de guitare de Matt Stubbs, le leader du groupe, n’est d’ailleurs évidemment pas sans évoquer ces glorieux aînés, avec parfois un détour également par le son de Memphis de Pat Hare ou Ike Turner. Clair, précis, concis. Matt est d’ailleurs venu en Europe avec deux guitares signature conçues spécialement pour lui par un luthier californien sous la marque Waterslide Guitars : juste magnifiques, amis guitaristes renseignez-vous ! Pour l’anecdote, surprenant de constater que les deux petits amplis Fender de Matt et Pat sont occultés par les couvercles de leur flight cases, apparemment le sonorisateur de la salle trouvait que ça sonnait trop fort ! 

Le groupe conclut avec entre autres le semi-instrumental de Hound Dog Taylor It’s alright, phrase que Pat répète de façon hypnotique sur tous les tons, et le public parisien est définitivement conquis. Les ventes de vinyles et de CD s’envolent à la table du merch ; GA-20 est déjà attendu avec impatience pour sa prochaine tournée française prévue fin janvier 2024 !

Texte : Éric Heintz
Photos © Frédéric Ragot

Matthew Stubbs, Patrick Faherty
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