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Live reports / 08.08.2019

Delvon Lamarr Trio, LeRio, Jazz à Sète

20 juillet 2019.

C’est dans un ancien cinéma réaménagé en restaurant que se clôt le festival Jazz à Sète, et pas n’importe comment, avec le Delvon Lamarr Trio, formation funk instrumental emmenée par un orgue Hammond adroit. Malgré un volume assourdissant, la proximité entre les musiciens et le public participe à la bonne ambiance de la soirée pendant laquelle le groupe alterne différents tempos, toujours avec mordant, mais aussi compositions originales (dont quelques inédits) et reprises, comme cette version démesurée, haletante du Move on up de Curtis Mayfield.

On se laisse surprendre avec beaucoup de plaisir par ces sortes de medleys où Jimmy James, guitariste enflammé amateur de son saturé, enchaîne des riffs d’Hendrix et de Bowie, brodés sur un groove imparable. Il y a presque tout le long de la performance une part de compétition discrète entre ce dernier et l’organiste Delvon Lamarr (aussi féroce qu’aérien), sans se perdre dans la démonstration. 

Impossible d’oublier ce solo de batterie inépuisable de Grant Schroff qui par ailleurs sait apporter la puissance et la précision du funk brut. Peu avant la fin de la performance, jusqu’à l’extérieur de salle, on reconnaît sur un court passage la mélodie du So fresh so clean d’Outkast (et donc du Before the night is over de Joe Simon). On ressort de là avec les tympans à vif mais bluffé par ces trois musiciens qui ne dévient jamais de leur ligne, sauf pour mieux l’élargir. 

  

Texte : Hugues Marly
Photos © Pierre Nocca

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