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Live reports / 26.09.2016

Debbie Sledge & the Niels Lan Doky Trio

Curiosité : après plus de quatre décennies de fidélité sororale, Debbie Sledge – un quart de Sister Sledge – décide de s’offrir une escapade en solo dans un registre jazz et vient présenter le projet, qui l’associe au trio du pianiste danois Niels Lan Doky, au Sunside ! Bonne surprise : si l’album, pourtant enregistré en public, n’est pas totalement convaincant, le concert est une grande réussite. Arrivée sur scène en même temps que ses accompagnateurs (Niels Lan Doky au piano, Tobias Dall à la contrebasse et Niclas Bardeleben à la batterie), Debbie Sledge est visiblement heureuse d’être là. Il ne s’agit évidemment pas pour elle de renouveler le genre, mais plutôt de chanter avec des musiciens qu’elle apprécie des chansons qu’elle aime. Après avoir ouvert avec Inner city blues, emprunté à Marvin Gaye, elle se promène entre quelques standards de jazz – un Summertime bénéficiant d’un arrangement très original et très élégant, un You must believe in spring sensible – et des reprises soul comme Compared to what – pas obligatoirement adapté à la légèreté de sa voix de soprano – et deux hommages à James Brown avec It’s a man’s world et une belle version de There was a time, occasion d’une démonstration des différents pas de danse mentionnés dans le texte !

Sans être une chanteuse particulièrement remarquable, Sledge (qui n’est pas la voix principale de Sister Sledge) a du métier et sait mettre en valeur un texte, comme elle le fait sur le très joli Tender lies, une composition de Niels Lan Doky avec des mots de Gino Vanelli. L’accompagnement, qui bénéficie d’arrangements tout à fait pertinents – pas facile de jouer du James Brown en trio acoustique ! – complète parfaitement le chant de Sledge, et la complicité entre la chanteuse et son pianiste est flagrante. Bien sûr, c’est avec l’hymne We are family – réarrangé en ballade pour les couplets, tout en préservant le refrain classique – que se clôt le spectacle, avec la participation enthousiaste du public, qui se régale également du rappel sur le Happy de Pharrell Williams.

Frédéric Adrian