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Chroniques / 12.01.2024

Chris O’Leary, The Hard Line

Sacré parcours que celui de Chris O’Leary ! Tour à tour membre des Marines, officier de police, chanteur des Barnburners (le groupe du légendaire et regretté Levon Helm), condamné à mettre sa carrière musicale entre parenthèses durant sept ans : le chanteur-harmoniciste originaire de l’État de New York semble avoir vécu des vies multiples dans lesquelles il puise son inspiration.

Auteur d’albums remarqués dans Soul Bag pour le label VizzTone (“Mr. Used To Be” en 2011, “Waiting For The Phone To Ring“ en 2012), entre autres, O’Leary intègre donc pour ce sixième LP l’écurie de Bruce Iglauer. S’il se révèle être un remarquable harmoniciste dont le jeu est profondément marqué par son mentor James Cotton, O’Leary est également un chanteur des plus convaincants et un songwriter inspiré qui signe ici l’intégralité des titres proposés.

L’inaugural No rest et You break it, you bought it donnent même l’occasion d’apprécier ses talents de guitariste et de bassiste. À l’exception de Monster Mike Welch dont la guitare magnifie le très personnel I cry at night qui évoque les traumatismes des vétérans, pas de noms ronflants ici mais une équipe fournie, solide et compétente, à son avantage dans un large spectre de registres. 

“The Hard Line” nous entraîne du côté du Chicago blues le plus pur (My fault), sait se parer d’atours swing (Lost my mind) et rock ’n’ roll (Need for speed), sans oublier un détour par La Nouvelle-Orléans avec Funky little club on Decatur, sublime hommage au Levon Helm’s Classic American Cafe. Jubilatoire ! 

Nicolas Deshayes 

Note : ★★★★½
Label : Alligator
Sortie : 12 janvier 2023

albumChris O'Leary