Le long métrage réalisé par Ana Sofia Fonseca sort aujourd’hui dans les salles françaises. 

Cesária Évora (1941-2011) surnommée “La Diva aux pieds nus” n’a pas toujours connu la célébrité. Ce documentaire riche d’images d’archives inédites (audio, archives audios, films et photographies d’époques) retrace les luttes, les excès et les succès de la légendaire chanteuse capverdienne qui rencontra tardivement la gloire internationale (à 50 ans). Malgré une enfance difficile en orphelinat et des décennies de pauvreté à Mindelo, minée par l’alcool et la dépression, elle finira par faire briller sa musique à travers le monde entier (dix albums, de nombreux Grammy Awards et Victoire de la musique dans la catégorie Musique du monde en 2000), la consacrant reine de la morna. Profondément engagée et généreuse, son seul rêve fut d’être une femme libre.

Le documentaire évoque également les contextes politiques et sociaux de la vie de Cesária Évora ainsi que les thèmes universels de liberté, de lutte pour l’égalité “raciale” et de genre, illustré par de nombreuses vidéos d’archives jamais vues auparavant, des enregistrements originaux de chansons et des témoignages uniques de proches (sa petite-fille, son ancien manager, une amie d’enfance…) qui connaissaient la femme au-delà de la légende et reflètent l’incroyable longévité de la carrière de la chanteuse.

La réalisatrice et productrice portugaise Ana Sofia Fonseca utilise de multiples techniques afin de révéler graduellement le caractère de la chanteuse, sa puissance féministe et cette icône africaine révolutionnaire qu’elle est devenue. Au-delà du travail de recherche minutieux d’archives, la réalisatrice construit, au fil du film d’une durée d’une heure et demie, au travers de multiples entretiens, des relations avec les amis et la famille de Cesária Évora. Le film montre aussi des images du Cap-Vert aujourd’hui, son pays natal qu’elle aimait tant, capturant la poésie de la mer, de la terre et de l’air qui ont façonné la femme et l’artiste.

Pierre Sokol