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Live reports / 03.09.2018

Cahors Blues Festival

L’édition 2018 du Cahors Blues Festival s’est déroulée du 14 au 18 juillet au centre-ville. Voici un retour sur ce que nous avons pu y voir.

Le dimanche 15, la soirée est ouverte par Toronzo Cannon. L’homme n’est pas exubérant mais n’en a pas moins une forte présence sur scène. Bien entouré par Anderson Edwards aux claviers, Melvin Carlisle à la batterie et David Forte à la basse, il développe un répertoire moderne, varié, aux accents parfois hendrixiens, comme sur John the conquer root, mais sans jamais s’éloigner outre mesure d’un fond indéniablement blues. Reprise de King bee, blues lent, Let me love you en shuffle, qu’il dédie à Buddy Guy. Il est aussi soul avec son titre Cold world qu’il prolonge dans un medley Turning point/My girl. On apprécie aussi le funk de If you’re woman enough to leave me. Le final est boogie blues avec un clin d’œil au riff de Smoke on the water.

 


Toronzo Cannon

 

 

 

 

 

 

 

Bette Smith est une découverte en France et le pari est réussi. Son groupe d’accompagnement est plus rock que blues, et dégage une belle énergie en ouverture avec un titre chanté par le guitariste et un solo de saxophone. La Miss arrive ensuite et se lance dans un Tell Mama endiablé. Elle enchaîne ensuite des morceaux de soul sudiste, rockin’ soul, feint d’être fatiguée pour s’assoir et entonner des ballades prenantes, dont une chanson qu’elle a écrite « la semaine dernière »en duo vocal avec son guitariste et ornée d’un beau solo de saxophone, et puise abondamment dans le répertoire de son disque “Jetlagger” avec notamment Moaning bench et I will feed you. La reprise de Chain of fools permet à la trompette et au saxophone de briller. Tout au long du set, Bette occupe la scène, resplendissant des milles feux de sa tenue et son boa argentés. Le final est l’occasion de se mesurer avec des standards comme Thrill is gone.

 


Bette Smith

 

 

 

 

 

 

La soirée du mardi 17 commence avec la finale du Mississippi Blues Trail Challenge organisé par Francis Rateau. Lorenzo Piccone est un guitariste chanteur italien, accompagné par Ismaila Mbaye aux percussions. Leur blues acoustique passe bien, avec des reprises de K.C. Douglas, Robert Johnson ou Muddy Waters. Ismaila chante une chanson en sénégalais après une introduction sur l’Afrique et le nécessaire besoin de paix entre les hommes

 


Lorenzo Piccone

 


Ismaila Mbaye

 

Nicolas Chona & the Freshtones proposent un blues rock tonique, avec de bonnes compositions originales et une forte présence du leader. La reprise de Rollin’ and tublin’ est puissante.

 


Nicolas Chona & the Freshtones

 

 

Il en va de même pour Jessie Lee & the Alchemists, où Jessie Lee attire toute l’attention par son aura, son dynamisme, et sa voix impressionnante. Le répertoire est plus rock que blues, avec des incursions soul bienvenues comme la reprise de Something got a hold on me.

 


Jessie Lee & the Alchemists

 

 

La deuxième partie de soirée est animée par Manu Lanvin avec ses deux acolytes Jimi Montout à la batterie et Nicolas Belanger à la basse, augmentés de Mike Lattrell aux claviers et Diabolo à l’harmonica. Comme d’habitude, Manu se livre à fond, alternant des séquences où il tient la vedette et d’autres où il invite d’autres artistes. Cela commence avec Aynsley Lister, toutes guitares dehors puis continue avec J.J. Thames pour un Something you got qui restera dans les mémoires. La composition All night long est l’occasion d’une descente dans le public avec un mégaphone et des maracas.

 


Manu Lanvin

 


Manu Lanvin, JJ Thames

 

Gaelle Buswell apparaît pour une reprise de Come together, et c’est Ladell McLin qui participe après à une deuxième séquence de guitares déchainées. Il y aura ensuite Robert Finley et Paul Personne mais d’autres obligations nous ont fait rentrer avant cela. Tout au long de la soirée, Manu aura été la vedette mais il aura su aussi mettre ses invités en valeur avec une énergie communicative.

 


Ladell McLin

 

Le mercredi 18 se tiendra ce qui sera pour nous le meilleur concert du festival avec Robert Finley sur la petite scène. Vêtu d’une superbe chemise chatoyante et d’un non moins superbe chapeau, Robert embarque le public avec lui en quelques minutes. Accompagné par un groupe de durs à cuire, avec notamment Dante Schwebel à la guitare, il part à fond dans les titres de ses disques avec All my dreams, et les imparables Age don’t mean a thingI just want to tell you, suivis de If you forget my loveSnake in the grass ou Honey, let me stay the night. Il présente aussi de nouvelles compositions et prévient le public qu’il les enregistrera si la réaction est bonne : « Si vous l’aimez on en fera quelque chose, sinon on la mettra à la poubelle ! » Une dernière montée en tension avec Louisiana rock avant une belle détente sur une ballade soul que Robert entonne seul à la guitare.

 


Robert Finley

 

C’est le dernier concert que nous avons vu et c’est une très bonne façon de conclure cette édition 2018.

Christophe Mourot
Photos © J-M Rock'n'Blues
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