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Live reports / 27.11.2009

BRUSSELS INTERNATIONAL BOOGIE WOOGIE FESTIVAL 2009


Rob Rio © Lil Hobus

Retour dans ce beau théâtre chaleureux rouge et or pour cette neuvième édition du festival annuel de piano boogie woogie, fruit du labeur de Renaud Patigny, notre vedette bien de chez nous. Deux jours de succès justifié, avec une programmation variée et internationale. Fil conducteur : les compositions mélodieuses et enlevées de Freddie Slack (1910-1965).

The Nevergreens. Ce trio d’Anciens Belges (Kleptomania et autres groupes 70’s) recyclés dans l’ "americana" acoustique… à la guitare (!) me semble déplacé dans ce genre de manifestation. Succès d’estime : leur fraîcheur aux cheveux argentés, peut-être ?

Renaud Patigny : sa prestation du vendredi laissait transparaître du stress accumulé et la version R&B cuivré avec un Peter Welch (vo, g) basique sonnait bar band rock. Les pleins et déliés du pianiste swingueront bien davantage le lendemain, avec des improvisations mieux inspirées. Mais ce qui conquiert aussi le public, toujours généreux à son égard, c’est sa bonhomie et sa sincérité.

Martijn Schok : souvent posé et introverti, le spécialiste hollandais va faire preuve d’un dynamisme contagieux dans quelques classiques bien sentis qui déclencheront l’enthousiasme. Et Greta Holtrop, resplendissante dans une robe en satin rouge vif, très "madam" (dans le sens anglais du terme), joue à la diva "blues classique". Gros succès !


Martijn Schok © Lil Hobus


Rob Rio et Greta Holtrop  © Lil Hobus

Enfin, le challenger américain de Los Angeles, Rob Rio, voix de velours, sourire carnassier et main gauche profonde, obtiendra une standing ovation en soliste distingué, sa présence scénique et son clavier roulant traduisant naturellement la vedette qu’il est. Il fut, bien sûr, déchargé de tous ses CD à la vente.

Aricia & Ses Boogie Woogie Jumpers : cette pétulante pianiste-chanteuse issu de Charleroi gagne ses concerts par son aplomb et sa gouaille mais, objectivement parlant, c’est l’entertainer qui l’emporte sur ses prestations souvent brouillonnes.

Yvon Momboisse : à mon avis, ce jeune homme très prometteur ne se limitera pas au boogie tant son aspiration et inspiration le conduisent dans des sphères plus sophistiquées (swing et dédicace à Oscar Peterson-Duke Ellington). Les cuivres renforcent cette tendance. Belle réussite !

Lasse E. Jensen : un prodige danois de 18 ans. Il combine une certaine animalité à la Rob Rio avec la puissance technique d’Axel Zwingenberger, son mentor principal. Ça chauffe dès le premier titre et lui aussi recueillera une ovation debout !

Tout au long de cette édition réussie, section rythmique familière (B. Dartsch, dm ; J. Valcke, b), cuivres divers et un couple de danseurs lyonnais doués ont animé les deux soirées, variant les plaisirs et divertissant le fidèle public, conquis une fois de plus. Espérons que cette reconnaissance renforcera la foi de son organisateur, Renaud Patigny.
André Hobus