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Live reports / 12.04.2023

Brooklyn Funk Essentials, New Morning, Paris

7 avril 2023.

Surprise : malgré sa programmation en début de week-end prolongé et le fait que le groupe s’était déjà produit dans les lieux à peine sept mois plus tôt, c’est un New Morning plein à craquer – en configuration debout – qui attend les Brooklyn Funk Essentials !

Aux platines, Le DJ résident ATN n’a pas à forcer son talent pour faire bouger, entre classiques et pépites rares, voire inédites, un public déjà bien motivé. Depuis ses débuts dans les clubs new-yorkais au début des années 1990, l’ensemble, plus collectif que groupe au sens habituel du terme, fondé par le producteur Arthur Baker et le bassiste Lati Kronlund a connu différentes configurations. Basé depuis le milieu des années 2000 en Suède, le pays natal de Kronlund, désormais seul aux commandes, il accueille aujourd’hui essentiellement des musiciens locaux – Hux Nettermalm à la batterie, Ebba Åsman au trombone, Kristoffer Wallman aux claviers – auxquels s’ajoutent le Français Loïc Gayot – vu notamment au sein du projet Same Player Shoot Again – et les Anglais Desmond Foster et Alison Limerick.

Kristoffer Wallman, Ebba Åsman, Hux Nettermalm, Alison Limerick, Lati Kronlund, Desmond Foster
Alison Limerick

Si certains sont des recrues récentes – Gayot est le dernier arrivé –, d’autres ont une certaine ancienneté : Foster est de la partie depuis plus de vingt ans et Kristoffer Wallman était déjà présent sur le premier album du groupe, “Cool And Steady And Easy”, paru il y a trente ans, même s’il a été voir ailleurs entre temps… Depuis 2016, c’est la diva Alison Limerick, entendue notamment avec le James Taylor Quartet et le Style Council de Paul Weller,  qui assure le chant principal et sa présence et son charisme permettent à Lati Kronlund, leader discret qui ne prend même pas un solo, de rester concentré sur son jeu… 

Bien qu’il ne sorte que dans un mois, le répertoire du nouvel album “Intuition” est déjà largement au programme, mêlé aux classiques du groupe comme Blow your brains out, qui conclut le premier set, ou Magick karpet ride. Au chant, Limerick est régulièrement assistée par Desmond Foster, qui amène à l’ensemble ses racines jamaïcaines, mais aussi par Ebba Åsman. Recrue récente, la jeune tromboniste impressionne autant par son jeu impliqué et spectaculaire que par sa présence enthousiaste, tant dans les chorégraphies que dans la seconde voix qu’elle assure régulièrement.

Le second set continue sur la lancée de ce qui a précédé avec un mélange de nouveautés et de titres plus anciens. Alison Limerick a même le droit d’interpréter un des classiques de sa carrière solo, l’excellent Where love lives, qui sonne tout à fait à sa place dans le répertoire du groupe, avant un final attendu mais très réussi sur la version du The creator has a master plan de Pharoah Sanders qui avait révélé l’ensemble au public au cœur des années acid jazz. 

Deux classiques du groupe, Ska ka-bop et Take the L train font office de rappel pour un public qui aurait visiblement volontiers poursuivi plus longtemps la soirée. Au terme du concert, la popularité du groupe sur le circuit européen, tant dans les clubs que dans les festivals, s’explique parfaitement, tant les deux heures de show sont passées rapidement… 

Texte : Frédéric Adrian
Photos © J-M Rock’n’Blues
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