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Live reports / 05.06.2015

Bill Laurance

Une semaine à peine après les prestations triomphales des Snarky Puppy avec le Metropole Orkest à l’Olympia et au festival Jazz sous les Pommiers de Coutances, c’est au tour du pianiste du groupe, Bill Laurance, de se produire, pour la première fois sous son nom, sur une scène parisienne. Pour l’occasion, il a fait appel à deux de ses collègues pour l’accompagner : le bassiste (et leader) Mike League (souvent à la contrebasse pour l’occasion) et le batteur Robert “Sput” Searight.

Après un titre d’ouverture en trio, Bill Laurance et ses complices sont rejoints par plusieurs musiciennes empruntées au Metropole : Annie Tangburg au violoncelle, Isabella Petersen à l’alto, Vera van der Bie au violon, ainsi que Katie Christie au cor anglais. Le saxophoniste des Snarky Puppy, Chris Bullock, présent dans la salle, se joindra au groupe un peu plus tard le temps d’un titre.

Sans être particulièrement familier des deux disques personnels de Laurance qui constituent la majorité du répertoire joué, impossible de ne pas reconnaître sa patte, tant au piano, où il évoque par moment un Keith Jarrett moins cérébral, qu’à l’écriture, d’autant qu’il a coécrit certains thèmes enregistrés par les Snarky Puppy.

Musicalement, les tendances jazz fusion du groupe sont quasiment absentes du répertoire, au profit d’une dimension mélodique, voire lyrique, accentuée par la présence des cordes, qui crée un climat onirique renforcé par l’usage ponctuel des synthétiseurs, ainsi que par le son inhabituel du cor anglais lors de quelques solos particulièrement pertinents. Le résultat, à la fois innovant et familier pour ceux qui connaissent les albums des Snarky Puppy, est particulièrement séduisant, et laisse à penser que, en plus de sa carrière au sein du groupe, Bill Laurance a les atouts en main pour mener un parcours personnel intéressant.

Frédéric Adrian