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Live reports / 26.04.2018

BEN HARPER & CHARLIE MUSSELWHITE

Fabuleux concerts que cette série de rendez-vous intimistes donnée par Ben Harper et Charlie Musselwhite à Paris sur la lancée de leur nouvel album commun, “No Mercy In This Land”. Deux heures chacun pour une grosse vingtaine de morceaux proposant une savante alchimie alternant moments de défoulement rock blues et moments de recueillement sensible tout en profondeur. Celui du 18 avril était filmé par Arte pour une diffusion sur Internet. Je vous invite donc à aller le visionner sans plus tarder (arte.tv/fr/videos/082125-000-A/ben-harper-charlie-musselwhite-a-la-cigale/) pour en palper l’ambiance toute particulière : ce pouvoir du blues capable de faire de La Cigale, le temps d’un soir, un havre précieux dans la tempête actuelle. 

 

 

 

 

Avec le batteur Jimmy Paxson, le groupe est le même que celui de la tournée de 2013 (formidable souvenir d’un concert à Vienne, dont celui-ci est la suite logique, comme si la collaboration entre les artistes ne s’était pas suspendue entre-temps). Différence notable, Musselwhite prend davantage d’importance qu’alors, et c’est sans doute ce qui explique ce magnétisme accru.

 

 

 

 

 

 

 

Si Harper est un fin compositeur et un artiste de scène charismatique, c’est bien Charlie qui apporte toute l’expérience, la vie et la substance qui confèrent à cette performance son supplément d’âme. Son accent sudiste, son souffle campagnard et sa décontraction naturelle sont aux commandes sur The blues overtook meI’m going homeLong legged womanet même sur No mercy in this landen duo avec Harper. S’il n’était sans doute pas venu pour lui, le public perçoit bien cela et l’honore de plusieurs standing ovations fort méritées. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lorsque Charlie et son incomparable groupe avaient fait une rare escale parisienne il y a tout juste un an, c’était au minuscule Duc des Lombards (cf. soulbag.fr/n/live/i/517). Malgré l’album de 2013 avec Ben Harper, c’est devant son seul public habituel et fidèle, celui du blues, qu’il s’était produit. Souhaitons que ceux, nombreux, qui découvrent Musselwhite avec la tournée actuelle, auront la curiosité d’acheter ses disques et de le découvrir sur scène entouré de ses propres musiciens : c’est là que les choses sérieuses se passent vraiment.

Éric Doidy
Photos © J-M Rock'n'Blues