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Live reports / 06.01.2020

Ari Lennox, La Bellevilloise, Paris

14 décembre 2019.

La grève des transports n’aura pas eu raison du public de la Bellevilloise qui est venu en nombre ce soir pour assister au concert d’Ari Lennox. Alors on ne s’étonne pas d’entendre des réactions enflammées dès l’arrivée sur scène de la chanteuse, parée d’une épaisse fourrure à plumes blanches. Après une petite mise en jambe sur le sublime Chicago boy (le temps d’ajuster la sonorisation), la jeune dame venue sans choristes peut néanmoins compter sur ses fans pour reprendre le refrain de I been

Malgré son manque de connaissance du français, Lennox place quelques mots ici et là, et souligne tout le charme que représente cette langue à ses oreilles. Elle n’hésite pas non plus à complimenter le public et se dit ravie de la présence d’autant d’Afro-descendants (« chocolate ») dans la salle. Une introduction chaleureuse, avant de faire monter la température grâce à son single Whipped cream. Entourée par un trio (claviers, guitare, batterie) qui l’accompagne avec vigueur et précision, elle s’appuie aussi sur sa présence scénique pour retranscrire la sensualité de ses enregistrements.

Ari va aussi à la rencontre de son public qui, au fil des différents échanges se révèle particulièrement international : États-Unis, Afrique du Sud, Angleterre… Elle aura même l’occasion de souhaiter bon anniversaire à une jeune femme originaire de Little Rock dans l’Arkansas ! Sur toute la durée d’un concert parfaitement mené, entre ses premiers titres (comme le très efficace Night drive) et les plus récents issus de son jeune album, les interventions de la chanteuse en interaction avec son audience donnent une épaisseur supplémentaire à son répertoire, ses commentaires allant de l’humour grivois à l’afro-féminisme, en passant par la difficulté des relations à distance.

En fin de set (un peu court mais sans creux), Ari Lennox interprète l’un de ses derniers succès, Shea butter baby, et laisse plus d’espace à ses musiciens, notamment à la guitariste Taylor Gamble qui décoche un solo très expressif. Juste le temps pour la patronne de s’éclipser, avant de revenir à nouveau vêtue de sa fourrure flamboyante pour un rappel exalté : l’imparable BMO, construit sur un sample du grand Galt McDermot. 

Line-up : Ari Lennox (chant), Taylor Gamble (guitare), Chris Worthy (claviers), CJ Trusclair (batterie).

Texte : Hugues Marly
Photos © Cédrick Bonnaire

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