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Live reports / 30.01.2024

Jowee Omicil, New Morning, Paris, 2024

23 janvier 2024.

Il y a foule ce soir pour saluer avec Jowee Omicil la sortie de son nouvel album, “Bwa Kayiman Ceremony”. Celui-ci consistant en une longue plage d’une heure improvisée enregistrée d’une traite, il n’y aurait pas de sens à le “rejouer” – dans l’hypothèse où ce serait possible.

C’est donc à une nouvelle expérience du même type qu’invitait le musicien, avec un casting proche de celui du disque (Randy Kerber et Jonathan Jurion aux claviers, Jendah Manga à la basse, Yoann Danier et Franck Mantegari aux batteries, le dernier en remplacement d’Arnaud Dolmen présent au second set), soit comme l’indique le programme « petite armée de créoles par héritage et de créoles par vocation » au sein de laquelle Randy Kerber, collaborateur régulier de Quincy Jones et légende des studios entendue aux côtés de Whitney Houston ou Michael Jackson fait figure d’oncle d’Amérique. 

Le rappeur Napoleon Maddox, qui a partagé la scène avec Jowee Omicil dans le cadre du projet L’Ouverture De Toussaint et complète ce soir l’impact visuel du concert en peignant sur de grandes feuilles de papier à côté de la scène, assure une courte introduction pour présenter le voyage spirituel qui s’annonce avant que la troupe se mette en place. Ceux qui ont pu voir Omicil jouer le “crowd pleaser” en solo ou avec le Big In Jazz Collective ont pu être surpris : c’est sans un mot qu’il commence à jouer, gardant ses commentaires pour la fin de la performance.

Car c’est bien de performance dont il s’agit ici, à la fois au plan artistique et au plan sportif : une longue séquence improvisée ininterrompue d’une heure, emmenée par un Jowee Omicil multi-instrumentiste – saxophones, clarinettes, flûtes, cornet, clavier, voix –, à la fois chef d’orchestre et chef de gang. Si la musique croise parfois quelques mélodies entendues sur “Bwa Kayiman Ceremony”, c’est une pièce totalement neuve, créée dans l’instant, qui est offerte.

Au centre de la scène physiquement comme musicalement, Omicil bénéficie de l’appui et du soutien de partenaires qu’il connaît bien et qui sont familiers de l’exercice : Jurion – responsable d’un superbe solo de piano – et Kerber se partagent les claviers, alternant synthés et pianos, tandis que la section rythmique semble communiquer par télépathie tant les grooves se succèdent avec naturel. Même un petit incident technique sur la basse de Jendah Manga – rapidement réglé par l’équipe du New Morning – ne vient pas interrompre le flux de musique, Menga passant tout simplement aux percussions. 

Au vu de l’intensité de la prestation, qui a dépassé la durée prévue pour le premier set et se clôt sur une longue ovation du public, je préfère ne pas m’engager dans la deuxième partie, et envisager de retenter l’expérience une prochaine fois ! 

Texte : Frédéric Adrian
Photos © Cindy Voitus

Jowee Omicil
Randy Kerber, Jowee Omicil, Jendah Manga, Yoann Danier
Jowee Omicil
Randy Kerber, Arnaud Dolmen, Jonathan Jurion, Jowee Omicil, Jendah Manga, Yoann Danier
Randy Kerber, Jowee Omicil, Jonathan Jurion, Arnaud Dolmen
Jowee Omicillive report