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Brèves / 01.06.2012

Hal Jackson, la voix des ondes se tait

Les rangs des pionniers de l’animation radiophonique et/ou télévisuelle s’ouvrant aux musiques afro-américaines ne cessent de s’éclaircir. En effet, après Bob Henry le 18 mars et Dick Clark le 18 avril, Hal Jackson a quitté ce monde le 23 mai 2012 à l’âge de 96 ans. Né Harold Baron Jackson le 3 novembre 1915 à Charleston en Caroline du Sud, il fait ses débuts radiophoniques à Washington, où il devient le premier commentateur afro-américain de… sport ! Mais il s’intéresse aussi à la musique et anime un temps une émission de jazz et de blues sur WOOK, The House That Jack Built, qui lui vaut une certaine notoriété. Puis sa carrière prend vraiment de l’ampleur quand il s’installe à New York en 1954, et il a vite la charge de trois programmes consacrés au R&B, au jazz et la pop, en outre pour trois stations différentes. Il touche dès lors une très large audience en une période marquée par le lutte pour les droits civiques. En 1971, également entrepreneur, il est cofondateur d’Inner City Broadcasting Corporation et acquiert WLIB-AM, qui prend l’année suivante le nom de WBLS, et s’installe peu après à la première place des radios du genre à New York et même dans tous les États-Unis… À partir de 1982, il lance Sunday Morning Classics (ensuite abrégée en Sunday Classics) : l’émission qui couvre tous les styles dure d’abord deux heures, mais cela ira jusqu’à huit heures (finalement trois heures plus près de nous) ! Début 2011, à 95 ans, Hal Jackson anime encore son émission de radio avec son épouse Debi… Il est le premier Afro-Américain admis au National Association of Broadcasters Hall of Fame (1990), et l’un des cinq premiers au Radio Hall of Fame (1995). Enfin, en 2003, il a publié avec Jim Haskins son autobiographie chez Colossus Books, intitulée comme l’une de ses célèbres émissions (et comme la chanson d’Aretha Franklin, « hymne » des droits civiques !) The House That Jack Built.

Daniel Léon