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Live reports / 11.04.2019

Guy King, Le Triton, Les Lilas

15 mars 2019.

C’est désormais une tradition : à chaque nouveau numéro de Soul Bag son concert au Triton, une salle très accueillante, à l’excellent son et facile d’accès depuis Paris, située aux Lilas. En attendant Alexis Evans en juin, c’est à Guy King qu’il appartenait de fêter avec nous la sortie de la nouvelle formule du magazine. Un choix qui ne doit évidemment rien au hasard : repéré dès ses débuts par notre ami Jean Queignec, King, qui a répondu longuement à nos questions dans notre numéro 224, incarne le blues d’aujourd’hui : ancré dans ses racines, conscient de son histoire, mais dans une démarche personnelle consciente du monde qui l’entoure. Pas de virtuosité stérile ou de pyrotechnie guitaristique, mais un jeu – et un chant ! – qui se mettent au service de la musique et de l’histoire que veut raconter l’artiste. Après une première tournée bien accueillie début 2018, King, entouré de l’équipe de choc de Soul Shot (Fabrice Bessouat à la batterie, Kris Jefferson à la basse, Cédric Le Goff aux claviers), a fait plus que confirmer l’enthousiasme des témoins de sa visite précédente avec deux sets sans faiblesse devant un public attentif et réactif.

Au programme, évidemment, le répertoire du dernier disque en date, “Truth”, du See saw emprunté à Don Covay à l’original If the washing didn’t get you (The rinsing will), repris en chœur par la foule, mais aussi quelques extraits du plus ancien “Livin’ It”, parmi lesquels le joli Alone in the city, qui vient clore le premier set. S’y ajoutent quelques reprises bien choisies, dont un Sunny réinventé et même, en solo, un Happy birthday d’actualité dédié à Fabrice Bessouat. Sans cirque ni pose, c’est à une vraie démonstration que se livre King à la guitare, à base de solos toujours construits et sans bavardage, dans lesquels l’héritage assumé de B.B. King croise l’ombre du jeu si particulier de George Benson, notamment dans les passages joués au pouce. Mais les prouesses instrumentales ne se font jamais au détriment de la musique elle-même, et King a aussi l’occasion de rappeler qu’il est un solide chanteur, expressif et naturel. Dans une période où le blues n’a, de façon évidente, plus la visibilité qu’il avait au début des années 2000, il est réjouissant de voir que des artistes encore jeunes en entretiennent la flamme.

Texte : Frédéric Adrian
Photos © J-M Rock’n’Blues
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