Blues Roots Festival Meyreuil 2024
02.10.2024
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13 avril 2024.
S’il n’est pas le plus connu auprès de la génération Z (les jeunes entre 16 et 25 ans), Eric Bellinger fait pourtant partie de ces artistes du R&B moderne particulièrement talentueux, à la carrière et au répertoire musical très riches – le garçon est aussi à l’origine de nombreux tubes pour Usher, Justin Bieber ou encore Chris Brown – mais qui, jusqu’à récemment, n’avait jamais pu monter sur scène à Paris pour rencontrer ses fans français .
Un premier concert était pourtant prévu au Trabendo en 2016, mais celui-ci avait été annulé. Huit ans et plusieurs albums plus tard, le chanteur était enfin présent dans la capitale française le 13 avril dernier pour la dernière date de son Rebirth Tour, une tournée des salles pour célébrer sa fameuse trilogie d’albums.
Sur la scène de l’Alhambra, c’est d’ailleurs avec “The Rebirth 3: The Party & The Bedroom”, sorti en février dernier, que le Californien, habillé avec la même tenue que sur la pochette de son album, une tenue entièrement blanche (avec chemise ouverte, évidemment), commence son set après deux premières parties sans grand intérêt. Son nouveau projet alterne balades (Inside my bed, La perla) et titres entraînants avec Drop (feat. Sevyn Streeter) et Gang slide sur lequel il peut se laisser aller à des petits mouvements de danse qui, visiblement, séduisent ses fans.
Quelques minutes plus tard, changement d’atmosphère et de costume. Revêtu d’une tenue futuriste qui fait penser à une combinaison de ski peu appropriée vu la chaleur étouffante de la salle, Bellinger revient sur scène avec Drive by, un des morceaux préférés des fans issus de son second opus “The Rebirth 2”. Le fondateur du label YFS (Your Favorite Song) explique que cet album fait partie de ses projets préférés – le meilleur de la trilogie pour lui – pour ensuite enchaîner avec Today I got time, Apple berry nana ou encore Type of way.
La nostalgie rattrape ses plus fidèles fans lors de la partie la plus attendue du concert consacrée à “The Rebirth”, sorti en 2014, avec des titres qui ont fait de lui une star du R&B, à l’image de Imagination, The 1st lady, et l’un de ses plus grands tubes, I don’t want her.
Les dernières 30 minutes du concert (avec un dernier changement de tenue, dont un magnifique bomber Kenzo) se résument à un enchaînement des autres tubes de sa carrière (Valet, Focused on you…), jusqu’à ce que l’auteur-interprète, visiblement peu pressé de quitter la scène, demande aux fans de choisir eux-mêmes les chansons qu’ils souhaitent entendre. Après Obsession (feat. Muni Long), et ASAP, qui voit un fan (Chance) monter sur scène et s’accaparer le micro pour une “performance” enflammée, le concert se termine avec un medley de G.O.A.T et le tube de Jay-Z et Kanye West Paris. Bellinger est rejoint par son équipe pour célébrer la fin de la tournée tandis que le public lui quitte la salle après une soirée qui les a fait voyager dans le temps, mais qui a aussi rappelé, si besoin était, que l’Américain faisait bien partie des artistes R&B à (re)considérer.
Texte : Emma Ragot
Photos © Frédéric Ragot