;
Hommages / 16.03.2023

Bobby Caldwell (1951-2023)

Bien qu’il n’ait qu’effleuré brièvement le succès grand public, Bobby Caldwell a exercé, en tant qu’auteur et en tant qu’interprète, une importante influence sur la scène soul et funk et incarné à la perfection l’idée de “blue-eyed soul”. 

Né à New York, c’est à Miami qu’il grandit, commence à s’intéresser à la musique et fait ses débuts discographiques en tant que bassiste au sein du groupe local Katmandu (un album pour Mainstream en 1971). Après avoir accompagné quelque temps Little Richard, il se lance dans une carrière personnelle, qui le voit jouer régulièrement dans les clubs de Los Angeles avant de produire un premier single sous son nom pour le petit label PBR International. 

Mais c’est sa signature en 1978 avec le label TK Records des tycoons de la soul de Miami Henry Stone et Steve Alaimo qui va faire réellement décoller sa carrière. Ajout de dernière minute à son premier album, What you won’t do for love, qu’il a écrit avec Alfons Kettner, en est le premier extrait et devient un immense tube, qui monte jusqu’au 6e rang R&B et au 9e du Hot 100. La chanson devient une sorte de classique instantané, repris dans les mois qui suivent sa sortie par Roy Ayers et Natalie Cole & Peabo Bryson. Ce qui permet à l’album qui l’accueille (“Bobby Caldwell”, 1978) de connaître également le succès. 

Cette réussite est éphémère. Si Caldwell classe ponctuellement d’autres chansons dans les hit-parades jusqu’au milieu des années 1990, avec des titres comme My flame, Can’t say goodbye et Coming down from love, et se crée une communauté de fans fidèles, c’est surtout du côté de l’écriture qu’il se fait remarquer ensuite, avec des chansons pour Roy Ayers, Chicago, Natalie Cole, Neil Diamond, Roberta Flack, Al Jarreau, Boz Scaggs, George Benson…

À partir du milieu des années 1990, il bifurque vers un registre jazz, avec plusieurs albums de standards bien accueillis jusqu’au milieu des années 2010. Il s’offre cependant un retour inattendu à la soul en 2015 avec le projet Cool Uncle, qui l’associe au producteur Jack Spash. L’aventure est brève – un seul album – mais permet de rappeler son existence aux fans de soul et de funk qui l’avaient peut-être un peu perdu de vue, malgré l’utilisation régulière de sa musique par le monde du hip-hop. Des problèmes de santé l’avaient obligé à ralentir puis à renoncer à son activité musicale à la fin des années 2010. 

Texte : Frédéric Adrian
Photo © DR

Bobby CaldwellFrédéric Adrianhommage