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Live reports / 20.10.2020

Ash Bucher Blue Combo, Le Triton, Les Lilas

25 septembre 2020.

Nous sommes une belle poignée de fanatiques à nous retrouver dans l’enceinte du Triton pour écouter le projet de Franck Ash et de Vincent Bucher. Tout ceci sent un peu l’opération coup de poing : on ne sait pas trop combien de temps on a devant nous, ni si l’occasion se représentera avant un bout de temps. Après un instrumental qui met en valeur l’harmo ondulant de Vincent Bucher, on enchaîne sur un Teeny weeny bit qui chaloupe au rythme du Diddley beat. La voix de Bucher est tranquillement posée sur cette mécanique oscillante mais solide.

Suit sur un gros shuffle à papa enjolivé par la guitare de Franck Ash, qui y injecte du swing par son usage fin du scratch sur les cordes mutées. I was wrong nous emmène décidément vers le sud sur une rythmique soul blues, un chant swamp pop de la part de Franck Ash et un usage de l’harmonica qui évoque l’accordéon. En fermant les yeux, Phil Sauret pourrait presque sentir un moustique louisianais forer sa peau délicate. 

On reste dans la même veine avec The other way around, qui propose une rythmique presque caribéenne. Le solo au piano de Bala Pradal n’est malheureusement pas suffisamment mis en avant par le mixage pour l’apprécier à sa juste valeur. Sur Sky is crying, les deux compères nous font le coup classique du calme avant la tempête, et comme des bleus, on se fait avoir une fois de plus. Ash sort la wah-wah pour dialoguer avec Bucher, petit à petit à petit tout devient calme et débouche évidemment sur une explosion. Bucher nous conte ensuite une histoire funèbre aux accents country, intitulée Farewell party, qui débouche sur un See see rider presque rockabilly, donnant à Franck Ash l’occasion d’un solo entre groove et brutalité.

Tout ceci contraste bien avec une reprise du classique Corinna tout en légèreté. On a droit à un Cheating heart à la sauce shuffle qui n’est pas sans rappeler le Move it on over version Thorogood. On retourne à quelque chose de plus groovy avec une interprétation de Hoochie coochie man bien pensée. Avec Cheers and handshakes, Bucher nous livre l’interprétation la plus habitée au chant et montre qu’il peut convaincre dans ce domaine même si nous avons ici avant tout une affaire d’instrumentistes remarquables. 

Texte : Benoit Gautier
Photos © J-M Rock’n’Blues
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Karim Bouazza
Franck Ash, Jean-Marc Despeignes
Jean-Marc Despeignes
Bala Pradal
Vincent Bucher, Franck Ash, Jean-Marc Despeignes
Franck AshLe TritonLive & WellVincent Bucher