Pour sa dixième édition, le festival Paris Hip Hop s’était offert une tête d’affiche de luxe avec la venue au Zénith d’un des collectifs majeurs du genre, le Wu-Tang Clan, qui plus est accompagné, pour la première fois en Europe d’un live band, celui du producteur à la mode Adrian Younge.

Déception à l’arrivée sur place : un affiche de la production annonce l’absence de RZA, Raekwoon, Method Man et Ghosface Killah. Si personne ne s’attendait vraiment à voir le crew au grand complet, l’absence des principaux titulaires est une réelle mauvaise nouvelle et la production annonce d’ailleurs la possibilité de se faire rembourser les places.

Une fois sur place, dans un Zénith malgré tout correctement rempli, et en faisant abstraction de deux premières parties françaises peu convaincantes, c’est au tour de Venice Dawn, l’orchestre d’Andrian Younge, de prendre place. Si le son caverneux du Zénith n’est pas très favorable aux arrangements sophistiqués de Younge, qui passe des claviers à la basse, le résultat donne envie d’entendre plus, malgré l’hostilité affichée – on verra même voler quelques gobelets – d’une partie du public. Surprise, une fois sa prestation terminée, l’orchestre quitte la scène. Contrairement aux annonces, c’est simplement accompagné de son DJ habituel que débarque la version du jour du Wu-Tang. Si le répertoire reprend sans surprise les classiques du groupe, ainsi qu’une reprise du Come together des Beatles qu’on espère ironique, l’équipe réserve présente sur la scène peine à restituer correctement les originaux et on a l’impression d’entendre un médiocre tribute plutôt que l’un des groupes hip-hop les plus prestigieux. Il paraît que l’orchestre a rejoint la scène pour assurer l’accompagnement sur deux titres, mais à ce moment-là j’avais déjà abandonné les lieux… 

 Frédéric Adrian