Au cours de ce concert, le Vintage Orchestra, sous la direction de Dominique Mandin, a repris le répertoire utilisé par la formation de Thad Jones-Mel Lewis dans ses deux disques gravés en compagnie de Joe Williams (1966) et Ruth Brown (1968), avec dans le rôle du premier, le chanteur napolitain Walter Ricci, et, dans celui de Ruth Brown, Denise King que le public parisien connaît bien. Influencé à ses débuts par Frank Sinatra, Walter Ricci a élargi sa palette vocale en s’inspirant de Joe Williams sans tomber dans l’imitation servile comme le montrent sa version d’Evil man blues, une adaptation masculine du Evil gal blues de Dinah Washington. Possédant plusieurs cordes à son arc, il scatte avec aisance (It don’t mean a thing (If it ain’t got that swing)) et chante les ballades avec conviction (Gee baby, ain’t I good to you).

Walter Ricci

Florent Gac, Walter Ricci, Denise King, Yoni Zelnik

Denise King est une vocaliste talentueuse capable d’interpréter des standards avec une belle ampleur (Yes Sir that my babe, Bye bye blackbird) et de chanter le blues avec autorité (I’m gonna move to the outskirts of town). Bref, c’est une artiste de grande classe que l’on a la chance de voir souvent en France. Formant une équipe bien soudée, les musiciens du Vintage Orchestra ne méritent que des éloges pour la qualité de leur accompagnement et leur enthousiasme qui ne se dément pas avec les années. Et un grand bravo pour les arrangements inspirés des pièces originales.

Alain Tomas
Photos © Bruno Charavet